Revue de réflexion politique et religieuse.

Les nou­velles églises « contem­po­raines », ou l’insignifiance

Article publié le 18 Juin 2015 | imprimer imprimer  | Version PDF | Partager :  Partager sur Facebook Partager sur Linkedin Partager sur Google+

A l’intérieur d’une église, il convien­drait de pou­voir dif­fé­ren­cier les lieux ayant des fonc­tions dif­fé­rentes, et notam­ment le chœur, qui est encore appe­lé « sanc­tuaire » en anglais. Il serait tout aus­si bon que, pour des rai­sons d’élégance plus que d’explicitation des sym­boles, des laïcs clé­ri­ca­li­sés ne courent pas en liber­té dans cette par­tie de l’église.
A l’extérieur, on pour­rait réta­blir des sym­boles forts comme le qua­dri­por­tique ou le nar­thex. Qui entre doit être convain­cu qu’il pénètre dans un lieu qui par­ti­cipe à la digni­té de la Jéru­sa­lem céleste. Il entre en quelque sorte au para­dis. L’inscription « Ter­ri­bi­lis est locus iste », qui appa­rais­sait sur la façade de nom­breuses églises du pas­sé, est plus que jus­ti­fiée. Elle évoque le cha­pitre 28 de la Genèse où l’on raconte com­ment Jacob, s’arrêtant dans la cité de Beth-El (en hébreu : Demeure de Dieu) afin de s’y repo­ser, eut en songe la vision d’un esca­lier qui mon­tait de la terre au ciel. A son réveil, il éri­gea à cet endroit une stèle qu’il consa­cra par ces mots : « Ce lieu est redou­table, c’est la mai­son de Dieu et la porte du ciel ».
En face de la Madone Odi­gi­tria [la Vierge qui montre la voie], actuel­le­ment au musée dio­cé­sain de Mon­reale, les visi­teurs de confes­sion ortho­doxe s’émeuvent pro­fon­dé­ment. Et ils s’arrêtent afin de prier. Ils ne com­prennent pas ce que fait dans un musée cette icône byzan­tine don­née par Guillaume II afin d’être véné­rée par les fidèles à l’intérieur de la cathé­drale. D’ailleurs, l’architecture des églises ortho­doxes suit des formes cano­niques, hors du temps, pro­fon­dé­ment mys­tiques.
Dans l’art occi­den­tal, en sa belle sai­son du Moyen Age, grâce aus­si à la révo­lu­tion fran­cis­caine ((. Cf. Rodol­fo Papa, « La pros­pet­ti­va del­lo spi­ri­to », Arte Dos­sier, 258, 2009, pp. 68–73.)) , les saints ont quit­té le fond doré des icônes pour faire irrup­tion dans les pay­sages de la vie quo­ti­dienne des hommes. Mais cela ne s’est pas fait au nom d’une forme plus ou moins voi­lée de mon­da­ni­té. Les traces lais­sées par la deuxième Per­sonne de la Tri­ni­té sur la route des hommes ont ren­du néces­saire de racon­ter les grandes œuvres de Dieu sur la terre d’une manière proche et acces­sible aux contem­po­rains de l’artiste. Le par­cours de la créa­ti­vi­té, de Cima­bue au Cara­vage, ne pou­vait être plus pro­lixe et riche en chefs‑d’œuvre de l’art sacré.
La proxi­mi­té que ces artistes ont réus­si à repré­sen­ter à tra­vers les évé­ne­ments de l’histoire du salut et de leurs clients d’alors est jus­ti­fiée par le fait que l’incarnation du Fils de Dieu le rend contem­po­rain, en quelque sorte, de chaque homme et de chaque époque. Elle dévoile à l’homme la nature même de l’homme. Cette proxi­mi­té ne doit pas être confon­due avec celle que recherchent les artistes contem­po­rains qui englou­tissent l’image dans l’immanence de la pen­sée post-car­té­sienne. Il n’en était pas ain­si par le pas­sé. L’image, même quand elle n’était pas une icône, res­tait tou­jours, grâce à l’adresse du génie de son auteur, une fenêtre ouverte sur le trans­cen­dant, et non la pho­to­gra­phie d’une appa­rence.

L’aspect sacra­men­tel

Aujourd’hui, même les peintres et les sculp­teurs figu­ra­tifs – qui sont nom­breux et de qua­li­té – éprouvent des dif­fi­cul­tés. Après des décen­nies de mar­gi­na­li­sa­tion, des maîtres qui pou­vaient trans­mettre à leurs élèves l’idéalisation du corps humain et de sa capa­ci­té à mani­fes­ter l’âme, les racines de cet art figu­ra­tif se perdent dans une terre aigre, empoi­son­née ((. La chose est fré­quem­ment évo­quée dans la revue Il Covile, notam­ment par Gabriel­la Rouf.)) . Il n’est pas facile de retrou­ver le che­min de la repré­sen­ta­tion de la réa­li­té sans tom­ber dans la bande des­si­née ou dans l’hyperréalisme.
En ce qui concerne l’architecture, la ques­tion du sacré a été abor­dée par l’architecte Schloe­der ((. Gio­van­ni Ric­ciar­di, « Lo spa­zio dell’incarnazione, I docu­men­ti conci­lia­ri nel com­men­to di Ste­ven J. Schloe­der », Stu­di Cat­to­li­ci, n. 551, jan­vier 2007, pp. 43–46. Schloe­der est l’auteur d’Architettura del Cor­po Mis­ti­co. Pro­get­tare chiese secon­do il Conci­lio Vati­ca­no II, L’Epos, Palerme, 2005.)) , lequel remarque avec jus­tesse que les édi­fices du pas­sé pos­sèdent quelque chose qui fait d’eux, sans équi­voque pos­sible, des églises. Même lorsqu’ils sont décon­sa­crés, ces édi­fices conservent un aspect qui trans­met le sens des célé­bra­tions pour les­quelles ils ont été construits.
On peut faire de l’ironie facile à pro­pos de cette réa­li­té, en arguant de la paresse men­tale de l’être humain qui ne se libé­re­rait qu’avec peine des modèles dépas­sés et du patri­moine de l’imaginaire col­lec­tif.
Mais l’affaire est sérieuse. Les églises anciennes res­tent pour tou­jours des églises ; les églises modernes arborent des archi­tec­tures qui ne semblent pas du tout faites pour la célé­bra­tion des sacre­ments et, si elles étaient uti­li­sées à d’autres fins (salle de confé­rence, biblio­thèque, com­merce, garage ou pis­cine), on en serait beau­coup plus convain­cu.
Schloe­der retient qu’il existe un lan­gage « sacra­men­tel » dans l’architecture catho­lique. De la même manière que l’Eglise est le sacre­ment uni­ver­sel du salut, signe visible et ins­tru­ment de la récon­ci­lia­tion et de la com­mu­nion de toute l’humanité avec Dieu, l’église-édifice est le signe visible des mys­tères que l’on y célèbre par les sacre­ments. Un défi urgent pour l’architecture est jus­te­ment celui-ci : repé­rer les élé­ments de la gram­maire « sacra­men­telle » afin de les appli­quer à la concep­tua­li­sa­tion des églises contem­po­raines. Il serait temps de s’appliquer à cette recherche plu­tôt que de conti­nuer à deman­der aux archis­tars, ces gou­rous de l’architecture les plus adu­lés, com­ment appli­quer leurs cri­tères (dis­cu­tables jusque dans le cas des construc­tions civiles) à l’art sacré.

L’ère du Ver­seau

Bien que le ciel soit caché par une épaisse couche de nuages, dans cette nuit noire de l’architecture, il y en a qui s’amusent avec des théo­ries sophis­ti­quées sur les consé­quences de la posi­tion de la Terre par rap­port aux constel­la­tions ((. Cf. Ciro Lomonte, « Nuove chiese : la notte dell’acquario », Stu­di Cat­to­li­ci, n. 467, jan­vier 2000, p. 33–38.)) . Pour­tant, on ne sait même pas où se trouve le Soleil. D’après cer­tains, la fin du monde aurait dû avoir lieu en décembre 2012. Selon d’autres, nous serions déjà pas­sés de l’Ere des Pois­sons à l’Ere du Ver­seau. Quant à la date exacte de l’avènement de celle-ci, les avis sont par­ta­gés. En fonc­tion des auteurs, cette der­nière a com­men­cé dans les années 1960, ou bien en 2012, ou elle ne com­men­ce­ra que vers 2600… D’après Rudolf Stei­ner, fon­da­teur de l’anthroposophie, il fau­drait attendre jusqu’en 3573, bien que les effets de ce chan­ge­ment pro­chain (prin­ci­pa­le­ment pro­duits par l’attente) com­men­ce­raient déjà dans les années 2020–30.
L’Age du Ver­seau serait l’une des douze époques, ou éons, qui servent à plu­sieurs croyances éso­té­riques pour divi­ser l’histoire de l’humanité. Par­mi ses dif­fé­rents théo­ri­ciens, Stei­ner est l’un des pre­miers à en avoir dres­sé les carac­té­ris­tiques. En par­tant de l’observation d’un phé­no­mène astro­no­mique réel (la pré­ces­sion des équi­noxes), il fait l’hypothèse que chaque ère reflète les carac­té­ris­tiques de la constel­la­tion dont elle fait par­tie et les mani­feste sur la Terre dans les domaines social, éco­no­mique, poli­tique, cultu­rel et com­por­te­men­tal. Par­mi les prin­ci­pales carac­té­ris­tiques de l’Ere du Ver­seau (ou New Age), il y aurait la soli­da­ri­té, la démo­cra­tie, la fra­ter­ni­té, le recherche d’un mode de vie res­pec­tueux de l’environnement, l’humanitarisme, la tolé­rance des idées, le déve­lop­pe­ment de nou­velles tech­no­lo­gies (les pro­grès du PC et, plus encore, de l’Internet) qui favo­ri­se­raient le déve­lop­pe­ment de la démo­cra­tie. De la sorte, l’ouverture men­tale et la des­truc­tion des pré­ju­gés répon­draient à la faillite des vieux sché­mas sociaux ou reli­gieux (l’Ere des Pois­sons était celle de Jésus-Christ dont l’un des sym­boles, issu d’un acro­nyme, est jus­te­ment un pois­son) ain­si que des tra­di­tions cultu­relles into­lé­rantes et contrai­gnantes pour la liber­té de choix de l’individu. Seraient éga­le­ment typiques de l’Ere du Ver­seau la recherche de méde­cines alter­na­tives, l’homéopathie, les dis­ci­plines orien­tales et le recours à la médi­ta­tion comme recherche inté­rieure de soi et comme rébel­lion, com­prise comme anti­con­for­misme et recherche du nou­veau pour le nou­veau.
A la base de ces croyances, nous trou­vons la Socié­té théo­so­phique créée par madame Bla­vats­ky, et l’anthroposophie de Rudolf Stei­ner. Dor­nach, vil­lage voi­sin de Bâle dans lequel Stei­ner construi­sit le Goe­thea­num, fut la Mecque de nom­breux pro­ta­go­nistes du virage spi­ri­tua­liste dans l’art. C’est aujourd’hui encore un lieu de pèle­ri­nages pri­sés.
Beau­coup ont du mal à voir que quelques mou­ve­ments ini­tia­tiques de type orphique ont influen­cé le XXe siècle. Plus pré­ci­sé­ment, les avant-gardes du début de siècle naquirent toutes avec des œuvres d’artistes ayant eu des contacts directs avec la Socié­té théo­so­phique et l’anthroposophie, ou du moins qui y adhé­rèrent. Les théo­ries artis­tiques elles-mêmes, comme l’abstraction en pein­ture et en sculp­ture ou le ratio­na­lisme en archi­tec­ture, eurent dans ces milieux un ter­rain fer­tile. Les artistes consi­dé­raient l’art comme une nou­velle reli­gion, spi­ri­tua­liste, et ils pen­saient être les prêtres de cette reli­gion. Leur approche ico­no­claste était une consé­quence logique de ces pré­misses ((. Ciro Lomonte, « Ripar­tire da zero ? Per­ché i lin­guag­gi dell’architettura moder­na non sono adat­ti alla litur­gia », publié dans un livre tri­lingue pla­cé sous la direc­tion de Hei­de­ma­rie Seblat­nig, Het­zen­dorf und der Iko­nok­las­mus in der zwei­ten Hälfte des 20. Jah­rhun­derts, Facul­tas Ver­lags-und Buch­han­dels AG, Vienne, 2010. )) .
L’Ere du Ver­seau, pour l’art, com­men­ça à l’aube du XXe siècle. C’est vers 1908, au déclin de l’Art Nou­veau, qui avait lui aus­si de solides racines alchi­miques mais encore trop empreinte d’un pan­théisme plein d’optimisme envers la nature, un mépris tout spi­ri­tua­liste s’affirmera désor­mais à l’égard du monde maté­riel.
L’obstination à recou­rir dans les églises à l’art moderne et aux lan­gages de l’architecture de ces cent der­nières années semble négli­ger le fait que l’art sacré catho­lique a besoin d’un « sys­tème d’art » qui lui soit propre, par­ta­geant la vision catho­lique du monde ((. Ce concept très bien expli­qué par Rodol­fo Papa : « Par l’expression « sys­tème artis­tique », je veux dési­gner l’ensemble des prin­cipes et règles qui sous-tendent un sys­tème de signes, en les arti­cu­lant avec leur signi­fi­ca­tion », Rodol­fo Papa, Dis­cor­si sull’arte sacra, Can­ta­gal­li, Sienne, 2012, p. 94.)) . Ce n’est pas une ques­tion de style. La pen­sée chré­tienne en a pro­duit plu­sieurs, même s’il fau­drait encore s’entendre sur le concept de style. Quel que soit le « sys­tème d’art » des avant-gardes, celui-ci n’est pas catho­lique en ses ori­gines et il demeure une appli­ca­tion per­sua­sive de la théo­so­phie, de l’anthroposophie et, de manière géné­rale, de la Wel­tan­schauung gnos­tique et néo­païenne.
Les prin­cipes du « sys­tème artis­tique chré­tien » se comptent au nombre de quatre : figu­ra­tif, nar­ra­tif, uni­ver­sel et beau. Rodol­fo Papa sou­ligne que ce n’est pas un hasard si ces concepts sont pré­sents dans le para­graphe 167 d’Evangelii Gau­dium du pape Fran­çois, docu­ment dans lequel est très jus­te­ment cité, dans la note 130, le n. 6 d’Inter miri­fi­ca, le décret sur les moyens de com­mu­ni­ca­tion sociale du concile Vati­can II.

Quelques lueurs dans la nuit

Dans l’épaisse obs­cu­ri­té qui enve­loppe l’art sacré de notre époque, il y a quelques signes d’espérance, issus d’initiatives dont on ne sait cepen­dant pas com­bien de temps il fau­dra pour qu’elles pro­duisent des chan­ge­ments radi­caux. L’une de ces rai­sons d’espérer est le mas­ter en « Archi­tec­ture, Arts sacrés et Litur­gie » né en 2007 grâce à l’initiative de la Com­mis­sion pon­ti­fi­cale pour le Patri­moine cultu­rel de l’Eglise et aujourd’hui pla­cé sous le patro­nage de la Congré­ga­tion pour le Culte divin. Jusqu’à pré­sent, ce cur­sus a été dis­pen­sé par l’Université euro­péenne de Rome. Au cours de ces der­nières années, des cen­taines d’architectes, de peintres, de sculp­teurs et de res­pon­sables des Ins­ti­tuts d’Art sacré du monde entier ont fré­quen­té ce mas­ter. On peut en espé­rer que fleu­risse une nou­velle géné­ra­tion d’experts en arts sacrés, les­quels, sur la base d’une connais­sance appro­fon­die du « sys­tème artis­tique chré­tien », pour­ront com­men­cer à pro­duire des œuvres belles et véri­ta­ble­ment en adé­qua­tion avec les fins recher­chées.
Cela n’est tou­te­fois pas évident. Un mas­ter 2 est un par­cours didac­tique trop tar­dif pour cer­tains, quand déjà une for­ma­tion uni­ver­si­taire a lais­sé des marques indé­lé­biles. Etant don­né le cli­mat idéo­lo­gique de la nou­velle reli­gion de l’art qui imprègne les Aca­dé­mies des Beaux-Arts et les cours de licence en archi­tec­ture, les étu­diants sont inci­tés dès la pre­mière année uni­ver­si­taire – quand ils ont entre dix-huit et dix-neuf ans – à oublier l’usage du bon sens. Ils sont obli­gés de péné­trer dans le monde vir­tuel de leurs ensei­gnants et de s’adapter à leur volon­té de créer des œuvres qui soient les plus éloi­gnées pos­sible de la réa­li­té ((. Cf. Roger Scru­ton, La bel­lez­za. Ragione ed espe­rien­za este­ti­ca, Vita e Pen­sie­ro, Milan, 2011. Le for­mi­dable docu­men­taire Why beau­ty mat­ters, dif­fu­sé par la BBC le 28 novembre 2009, est éga­le­ment une œuvre de ce phi­lo­sophe bri­tan­nique.)) .
C’est pour cette rai­son que l’ouverture des classes de la Sacred Art School de Flo­rence en 2013 s’est avé­rée extrê­me­ment impor­tante. Cette école est née avec le style des ate­liers de la Renais­sance. On y prend des cours de pein­ture, de sculp­ture, d’ébénisterie, d’orfèvrerie, de tis­sage. L’un des fon­de­ments théo­riques des cours est la théo­lo­gie du corps de Jean-Paul II. Une autre ini­tia­tive méri­tant d’être men­tion­née est le mas­ter 2 en « His­toire et Tech­niques de l’Orfèvrerie » ouvert en 2011 par l’université de Palerme en col­la­bo­ra­tion avec Arces qui avait déjà fon­dé sa propre Ecole d’orfèvrerie en 1995. Trente-trois étu­diants ont été for­més dans les deux pre­mières pro­mo­tions du mas­ter. Ils ont acquis une solide for­ma­tion inter­dis­ci­pli­naire quant à l’expertise, au cata­lo­gage et à la res­tau­ra­tion des pro­duits d’orfèvrerie manu­fac­tu­rés ((. Cf. Sogni d’oro. Cri­ti­ci­tà ed eccel­lenze nel­la Sici­lia post indus­triale, sous la direc­tion de Gui­do San­to­ro, Arces, Palerme, 2014.)) .
On voit plus que jamais la néces­si­té d’une Ecole supé­rieure d’Art et d’Artisanat, de haut niveau. Il fau­drait un nou­veau Bau­haus. Ce der­nier, créé à Wei­mar en 1919, avait pour base une méthode didac­tique très effi­cace. Hélas, les diverses dis­ci­plines s’appuyaient sur des prin­cipes théo­riques que l’on peut résu­mer par l’expression « repar­tir de zéro », ce qui a eu pour résul­tat d’éliminer la tra­di­tion du savoir-faire, l’habileté des arti­sans, hors du champ de la pro­duc­tion artis­tique, de don­ner vie à un desi­gn mini­ma­liste et de trans­for­mer l’architecture même en desi­gn.
Mais l’on pour­rait de nou­veau pro­po­ser aujourd’hui une méthode sem­blable, en l’améliorant grâce à des fon­de­ments théo­riques pui­sant dans la sagesse arti­sa­nale de toutes les époques. L’art sacré renaî­tra sur la base d’un lien renou­ve­lé entre une vision pro­fonde et chré­tienne du monde, et une pas­sion ardente pour l’habileté manuelle et l’usage scru­pu­leux des dif­fé­rentes tech­niques à dis­po­si­tion, y com­pris les plus inno­vantes.

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