Revue de réflexion politique et religieuse.

Lec­ture : Holisme et indi­vi­dua­lisme métho­do­lo­gique

Article publié le 4 Juil 2010 | imprimer imprimer  | Version PDF | Partager :  Partager sur Facebook Partager sur Linkedin Partager sur Google+

Si l’on veut pré­sen­ter de manière syn­thé­tique l’histoire de la socio­lo­gie, on pour­rait dire qu’elle se divise en deux grandes approches : l’approche holiste, qui com­prend la socié­té comme un tout dont l’individu est une par­tie et duquel celui-ci dépend ; l’approche indi­vi­dua­liste, qui étu­die la socié­té comme une addi­tion d’individus, ceux-ci pré-exis­tant à la socié­té. Si l’on pour­suit cette esquisse en asso­ciant des noms à ces approches, on dira que la vision de Comte et de Dur­kheim est holiste tan­dis que celle de Sim­mel et Weber est indi­vi­dua­liste, étant enten­du qu’il s’agit d’une vision sim­pli­fiée des choses qu’il fau­drait lar­ge­ment nuan­cer au regard des écrits de ces grands pen­seurs de la socié­té. Ces deux approches paraissent exclure – parce qu’elles sont com­prises dans une pers­pec­tive imma­nen­tiste – la pos­si­bi­li­té de pla­cer avec pro­fit la dia­lec­tique entre indi­vi­dua­lisme et holisme sur un plan ulté­rieur, si l’on peut dire, inté­gral et trans­cen­dant. On doit cepen­dant dire que l’approche holiste, plus que l’individualiste, semble offrir une plus grande ouver­ture, même si ce n’est pas en termes de cer­ti­tude abso­lue, à une socio­lo­gie inté­grale capable de por­ter atten­tion à la trans­cen­dance, comme l’ont mon­tré dans le pas­sé quelques ten­ta­tives d’élaboration d’une socio­lo­gie ouverte sur le sur­na­tu­rel. La pen­sée socio­lo­gique contem­po­raine est pour sa part lar­ge­ment domi­née par une approche indi­vi­dua­liste, pro­mue par les repré­sen­tants des sciences sociales sous le nom d’« indi­vi­dua­lisme métho­do­lo­gique ». […]

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