Revue de réflexion politique et religieuse.

Sté­phane Cour­tois (dir.) : Sor­tir du com­mu­nisme, chan­ger d’époque. Après la chute du Mur

Article publié le 10 Fév 2012 | imprimer imprimer  | Version PDF | Partager :  Partager sur Facebook Partager sur Linkedin Partager sur Google+

Une ving­taine d’auteurs fran­çais et étran­gers ori­gi­naires des pays sous domi­na­tion com­mu­niste font le point sur l’étrange vide lais­sé par l’effondrement du sys­tème, vingt ans après sa fin sym­bo­lique. Il y a beau­coup de choses dans ce livre très kaléi­do­sco­pique, qui four­nissent autant de maté­riaux à l’histoire, la géo­po­li­tique et la socio­lo­gie du pou­voir. Cha­cun des cha­pitres appel­le­rait une recen­sion propre et pour­rait don­ner lieu à des ques­tions et des appro­fon­dis­se­ments. Un petit cha­pitre comme celui de Syl­vain Bou­louque sur la mémoire du com­mu­nisme « entre déné­ga­tion, exal­ta­tion et hypo­mné­sie » four­nit, par exemple, un petit tableau des cliques qui assurent dans la France d’aujourd’hui le main­tien du « grand men­songe » (évo­qué naguère par Anton Cili­ga), ain­si que de leurs méthodes de ter­ro­risme intel­lec­tuel. Cela com­plète ce qu’écrit Alexan­dra Viat­teau sur « les fruits de la dés­in­for­ma­tion à l’Est et à l’Ouest » à pro­pos de la Pologne et de Katyn en par­ti­cu­lier. On regrette que si la « démo­cra­tie » pré­oc­cupe beau­coup divers auteurs de cet ouvrage, la reli­gion y tienne une place très res­treinte, pas plus que les modes de vie de l’homo (post)sovieticus. L’approche reste prin­ci­pa­le­ment poli­tique.
Le pre­mier cha­pitre, écrit par Sté­phane Cour­tois, pose la ques­tion de départ : pour­quoi le régime sovié­tique s’est-il effon­dré ? Cette intro­duc­tion est brève, mais elle s’arrête à un constat : il s’est auto­dé­truit bien plus qu’il n’a été détruit sous les coups de ses oppo­sants, internes ou externes. Les deux temps de l’implosion finale n’y ont rien pu faire, ni la per­es­troï­ka qui a cher­ché à imi­ter la NEP pour sau­ver les meubles par un regain de dyna­misme, ni la glas­nost, sorte de nou­veau « dégel » inté­rieur. La leçon dépasse de beau­coup le cas de l’URSS et devrait être rete­nue par tous ceux qui pensent pou­voir s’accrocher indé­fi­ni­ment à un mythe trop arti­fi­ciel et néga­teur des réa­li­tés pour pou­voir s’éterniser.

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