Revue de réflexion politique et religieuse.

Lec­ture : Mino­ri­tés chré­tiennes d’O­rient

Article publié le 10 Juil 2011 | imprimer imprimer  | Version PDF | Partager :  Partager sur Facebook Partager sur Linkedin Partager sur Google+

Faut-il faire la fine bouche et se plaindre de la paru­tion récente de plu­sieurs livres sur les chré­tiens d’Orient ? Sûre­ment pas. Les ouvrages de qua­li­té ne sont pas rares, y com­pris dans le domaine his­to­rique où se situe le nou­veau livre de Claire Wei­bel-Yacoub, Le rêve bri­sé des Assy­ro-chal­déens. Regret­tons tou­te­fois le nom de la col­lec­tion, « l’histoire à vif », qui risque de trom­per le lec­teur : on y trouve, entre autres, outre les ouvrages inévi­tables sur la Shoah, L’histoire des Juifs de Paris de Chil­pé­ric à Jacques Chi­rac, un écrit de Grac­chus Babeuf ou Le livre noir de la Révo­lu­tion fran­çaise.
Ce second livre de Claire Wei­bel Yacoub confirme son inté­rêt pour l’histoire des Assy­ro-Chal­déens, et plus géné­ra­le­ment les fidèles syriaques de Méso­po­ta­mie et des envi­rons, dont une par­tie a déci­dé, à par­tir du XVIe Siècle, de « se ral­lier » à Rome et de répu­dier le « schisme nes­to­rien », fon­dé en grande par­tie sur les  consé­quences de Babel, l’impossibilité de tra­duire par­fai­te­ment en ara­méen des termes théo­lo­gi­que­ment essen­tiels, comme « per­sonne », au sens latin du terme (le Dieu en trois per­sonnes). L’auteur n’est pas his­to­rienne de for­ma­tion, mais elle s’est pro­ba­ble­ment for­mée au contact de son époux, Joseph Yacoub, bien connu pour ses ouvrages sur les Assy­riens et toutes les mino­ri­tés.
La période rete­nue, en gros le pre­mier tiers du XXe Siècle, a déjà été abor­dée par l’auteur dans son pre­mier livre (Sur­ma. L’Assyro-Chaldéenne, l’Harmattan, 2007) ; elle traite, cette fois-ci, d’une ques­tion que, presque seuls, les spé­cia­listes des Trai­tés de l’après-Première Guerre Mon­diale conti­nuent d’étudier. La matière est donc, glo­ba­le­ment, bien connue, et tout autant la res­pon­sa­bi­li­té des diplo­mates et autres Wil­son et Clé­men­ceau ; ils ont su dépe­cer un mort, l’Empire otto­man, déchi­rer la Hon­grie et le cœur de l’Europe chré­tienne, et trom­per les espé­rances qu’avaient sus­ci­tées leurs pro­messes d’autonomie aux mino­ri­tés per­sé­cu­tées. Seul, le Foyer pour les Juifs en Pales­tine a tiré par­ti de déci­sions mal conçues, mal défi­nies, mal appli­quées. […]

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