Revue de réflexion politique et religieuse.

Hen­ri Des­roche : Dieux d’hommes. Dic­tion­naire des mes­sia­nismes et des mil­lé­na­rismes du 1er siècle à nos jours

Article publié le 6 Fév 2011 | imprimer imprimer  | Version PDF | Partager :  Partager sur Facebook Partager sur Linkedin Partager sur Google+

Une grosse ency­clo­pé­die, réédi­tée et com­plé­tée depuis le décès de son auteur, dis­po­sant de plu­sieurs index, mais étran­ge­ment com­po­sée : à côté de per­tur­bés men­taux rêvant de la fin du monde immi­nente, de fon­da­teurs de sectes (euro­péennes, afri­caines, d’origine chré­tienne, musul­mane, athée…) et de toutes sortes d’auteurs folk­lo­riques sont ran­gés de nom­breux Pères de l’Eglise, des saints plus récents tels Vincent Fer­rier, Gri­gnion de Mont­fort… Cet assem­blage hété­ro­clite de notices par ailleurs rédi­gées avec une grande neu­tra­li­té de ton, accom­pa­gnées d’indications biblio­gra­phiques inté­res­santes, tra­duit la méthode d’un socio­logue ratio­na­liste. Sa longue intro­duc­tion l’illustre bien : le mil­lé­na­risme et le mes­sia­nisme y appa­raissent comme des phé­no­mènes clas­sés et ana­ly­sés dans la pure veine dur­khei­mienne. On peut reti­rer de cet ins­tru­ment de tra­vail des infor­ma­tions utiles, et une dis­trac­tion pour les curieux, mais le pré­ju­gé domi­nant l’ensemble et la sys­té­ma­ti­sa­tion de l’interprétation en limitent regret­ta­ble­ment l’intérêt. A noter que Des­roche était étran­ger à la psy­cha­na­lyse, mais à l’inverse, ten­dait objec­ti­ve­ment vers le struc­tu­ra­lisme. A noter aus­si que dans une courte pré­face, Emile Pou­lat four­nit quelques élé­ments bio­gra­phiques sur ce domi­ni­cain en rup­ture deve­nu pro­gres­siste « mar­xo­phile » et « chré­tien sans Eglise ».

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