Revue de réflexion politique et religieuse.

Daniel Dui­gou : L’Église sur le divan

Article publié le 6 Jan 2010 | imprimer imprimer  | Version PDF | Partager :  Partager sur Facebook Partager sur Linkedin Partager sur Google+

Jour­na­liste, psy­cha­na­lyste puis prêtre, ordon­né en 1999, à l’âge de 51 ans, par l’évêque d’Amiens, Mgr Noyer, l’abbé Dui­gou a‑t-il, avec le sacer­doce, trou­vé enfin sa voca­tion ? Quelques ouvrages, dont tout par­ti­cu­liè­re­ment ce tout der­nier en date, se char­ge­ront de nous éclai­rer sur sa vision du prêtre. Ne deman­dez pas à ce pou­lain d’âge mûr d’un cer­tain Mgr Gaillot, lequel, évin­cé, l’a confié à son col­lègue, de vous mon­trer le visage du Père Tout-Puis­sant. Ce visage, il le com­bat par tous moyens. Son père adop­tif, c’est Freud, ce que le titre du livre lais­sait pré­sa­ger.
A‑t-il, au moins, l’amour de l’Eglise qui nous conduit au Christ Rédemp­teur ? Vous n’y êtes pas ! Il n’a que du mépris à son encontre. L’Institution-Eglise en est res­tée à la logique de l’Ancien Tes­ta­ment. Tout y est à refaire. Heu­reu­se­ment, Dui­gou, dont les talents cumu­lés sont légion (!), offre ses ser­vices. Dieu mer­ci ! L’effondrement était immi­nent.
Quant à l’ordonnance du doc­teur Dui­gou, c’est du déjà vu : psy­cha­na­ly­sez-moi tout ça, et que ça saute. L’aspect cocasse, c’est que Dui­gou éreinte les psy­cha­na­lystes catho­liques dont nos évêques uti­lisent métho­di­que­ment, mais confi­den­tiel­le­ment, les ser­vices (pp. 111–114). S’il met, sans en avoir été prié, Notre Sainte Mère en posi­tion indé­li­cate, il se fait pierre dans le jar­din des fils de Freud qui, inco­gni­to, coachent les actuels suc­ces­seurs des apôtres. Vont-ils mon­ter au cré­neau, trans­per­cer d’un car­reau d’arbalète cet impor­tun qui vend la mèche ou igno­rer ce faux frère ? A suivre.
On reste pan­tois néan­moins devant la fatui­té et le dog­ma­tisme freu­dien de cette mouche du coche. On pou­vait, avec les « perles » de ce bêti­sier, faire bien des col­liers. C’eût été trop d’honneur pour cette arrière garde soixante-hui­tarde. Peut-être les édi­tions Bayard seront-elles invi­tées à plus de dis­cer­ne­ment. Mais com­ment l’évêque d’Amiens a‑t-il eu cette idée folle, un jour, de dis­pen­ser de sémi­naire (p. 63) puis d’ordonner Dui­gou, lequel est un prêtre athée ? Athée comme Freud, ni plus, ni moins. Dont l’idolâtrie du monde est totale. Dont le cha­risme est de libé­rer le Désir pour, ensemble, dans une parole neuve, construire demain. Ici-bas. Oui, deux cent soixante pages de ce sirop typhon ; vrai­ment une réplique de Mgr Ana­trel­la s’impose. A suivre.
Bonne nou­velle : l’abbé Dui­gou est par­ti au Maroc ouvrir un ermi­tage. Pour prier ? Pour prier Qui ? « Pour être soli­daire ain­si d’une huma­ni­té en marche » (p. 259). Sou­hai­tons qu’il n’ait pris qu’un aller simple.

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