Revue de réflexion politique et religieuse.

La crise de l’immédiat après-Concile en France

Article publié le 5 Jan 2010 | imprimer imprimer  | Version PDF | Partager :  Partager sur Facebook Partager sur Linkedin Partager sur Google+

Les 16 et 17 octobre 2009, un col­loque s’est tenu à Tou­louse, à l’initiative du Centre His­toire et Théo­lo­gie de l’ICT, l’Institut catho­lique de cette ville, et sous la direc­tion effec­tive de l’abbé Jean-Fran­çois Gali­nier-Pal­le­ro­la : « Retour sur l’Eglise de France après le Concile 1965–1975. Le regard de l’histoire ». Réunis­sant des spé­cia­listes de diverses dis­ci­plines, et d’orientations non moins diverses, ces tra­vaux ont appor­té une vision assez kaléi­do­sco­pique de la pre­mière décen­nie post-conci­liaire, celle qui a connu les chan­ge­ments les plus brusques dans l’Eglise, spé­cia­le­ment en France, dans une atmo­sphère de guerre civile encore tout impré­gnée des séquelles de la tra­gé­die algé­rienne, mai 1968, la crise éco­no­mique (le choc pétro­lier de 1973), et la mémo­rable et tel­le­ment sym­bo­lique chute de Phnom Penh et de Saï­gon (17 et 30 avril 1975). Cette courte période est aus­si celle des bou­le­ver­se­ments internes dans la vie de l’Eglise, avec son signe le plus visible, le pas­sage en force à la nou­velle litur­gie : 1969–70.
La nou­veau­té appor­tée par ce col­loque est avant tout d’avoir rom­pu un cer­tain silence entou­rant ce moment essen­tiel de l’histoire de l’Eglise contem­po­raine, à l’intérieur du moins d’établissements tel que l’ICT, point noté d’emblée par le P. Deber­gé, rec­teur de ce der­nier, dans son mot d’accueil. Voi­ci qu’il devient licite dans une uni­ver­si­té catho­lique de faire le point sur un moment his­to­rique long­temps demeu­ré à l’écart des études objec­tives et pour­tant cru­cial. Certes, les voix qui se sont expri­mées ont pu, dans le cas pré­sent, paraître dis­cor­dantes, témoi­gnant éven­tuel­le­ment d’un mili­tan­tisme attar­dé (Mar­tine Séve­grand, sur « la récep­tion d’Humanae Vitae »). Quoi qu’il en soit, elles ont contri­bué à désen­cla­ver le sujet, et appe­lé, de fait, à une mise à l’ordre du jour, salu­taire si elle réus­sit à échap­per, comme on peut l’espérer, aux pres­sions et à l’autocensure. […]

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