Revue de réflexion politique et religieuse.

Mathieu Monot : Socia­listes et démo­crates-chré­tiens et la poli­ti­sa­tion de l’Europe

Article publié le 28 Oct 2011 | imprimer imprimer  | Version PDF | Partager :  Partager sur Facebook Partager sur Linkedin Partager sur Google+

Mathieu Monot, lau­réat du prix de la Fon­da­tion Jean Jau­rès pour un mémoire d’histoire contem­po­raine (Sor­bonne-Paris IV) d’où est tiré cet ouvrage, relaie l’idée selon laquelle la cause du « défi­cit démo­cra­tique » de l’Union euro­péenne n’est pas la fin du poli­tique mais un pro­blème « civique » de la part des citoyens, et « péda­go­gique » de celle des res­pon­sables poli­tiques. La thèse prin­ci­pale est de démon­trer au contraire une poli­ti­sa­tion de l’UE par la trans­po­si­tion du cli­vage tra­di­tion­nel droite-gauche du niveau natio­nal à celui com­mu­nau­taire, dans le « jeu par­le­men­taire euro­péen », lors des « luttes par­ti­sanes aux conseils » et dans la « poli­ti­sa­tion [de] l’organe tech­no­cra­tique [qu’est] la Com­mis­sion ». M. Monot aura pré­sen­té dans une pre­mière par­tie la « struc­tu­ra­tion pro­gres­sive de l’espace poli­tique euro­péen » par les trois phases des mou­ve­ments trans­na­tio­naux, des fédé­ra­tions euro­péennes des par­tis et de la recon­nais­sance des par­tis poli­tiques euro­péens. Très bien struc­tu­ré en deux par­ties de trois cha­pitres cha­cun, l’ouvrage se fonde sur des archives essen­tiel­le­ment socia­listes et des entre­tiens avec sept acteurs du monde poli­tique, tous éga­le­ment socia­listes. Le coeur de l’ouvrage repose sur les ana­lyses élec­to­rales des groupes par­le­men­taires à l’Assemblée de Stras­bourg, vou­lant ren­ver­ser les « idées reçues » sur les votes des dépu­tés par ori­gine natio­nale d’une part, et l’« alliance au centre » entre PPE, démo­crates-chré­tiens, et GSPE, sociaux-démo­crates d’autre part. Mais outre la néces­si­té, sou­li­gnée par l’auteur, de dis­po­ser d’un plus grand nombre d’études, l’absence de pré­ci­sion sur la nature thé­ma­tique des votes dans les pour­cen­tages rete­nus rend l’analyse incer­taine et dif­fi­cile. […]

-->