Revue de réflexion politique et religieuse.

Samuel Mhiles-Meil­hac : Le CRIF, de la Résis­tance juive à la ten­ta­tion du lob­by. De 1944 à nos jours

Article publié le 5 Avr 2011 | imprimer imprimer  | Version PDF | Partager :  Partager sur Facebook Partager sur Linkedin Partager sur Google+

Cette thèse (Ehess) est claire, trop peut-être dans la mesure où elle est pré­sen­tée en style jour­na­lis­tique. Elle retrace l’histoire et décrit les struc­tures d’un Conseil repré­sen­ta­tif qui a tou­jours connu quelques dif­fi­cul­tés à fédé­rer les nom­breuses orga­ni­sa­tions juives de France, et les sec­tions locales d’organismes inter­na­tio­naux (WIZO, B’nai B’rith, AIU) ou israé­liens, avant de deve­nir un « groupe d’intérêt com­mu­nau­taire allié d’une puis­sance occu­pante ». Cette défi­ni­tion, don­née par les pro-pales­ti­niens dans un contexte hos­tile, est cepen­dant proche de la réa­li­té qui se dégage de ce  méti­cu­leux tra­vail. Au-delà du com­mu­nau­ta­risme juif fran­çais, ce livre ouvre des pers­pec­tives théo­riques inté­res­santes, sug­gé­rant la ques­tion de savoir où se situe la fron­tière entre un puis­sant groupe de pres­sion ayant des appuis à l’étranger et un Etat dans l’Etat. On a évo­qué avec une cer­taine insis­tance la pos­si­bi­li­té d’un « CRIF musul­man », et même, de manière plus éphé­mère, d’un « CRIF catho­lique » ! L’idéal-type de ce genre d’organisations est cepen­dant d’en res­ter à des actions de défense, de pro­mo­tion et à des jeux d’influence, non de cher­cher à accé­der à un pou­voir cen­tral dont on laisse le soin à d’autres. Le com­mu­nau­ta­risme est en ce sens très post­mo­derne, comme le néo-zapa­tisme mexi­cain.

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