Revue de réflexion politique et religieuse.

Emma­nuel Gabel­lie­ri, Paul Moreau (dir.) : Huma­nisme et phi­lo­so­phie citoyenne. Joseph Via­la­toux et Jean Lacroix

Article publié le 5 Avr 2011 | imprimer imprimer  | Version PDF | Partager :  Partager sur Facebook Partager sur Linkedin Partager sur Google+

Jean Lacroix est consi­dé­ré comme un « péda­gogue poli­tique des milieux chré­tiens ». Il a inci­té les catho­liques « à accep­ter la démo­cra­tie et les liber­tés modernes, il a tra­vaillé ensuite à accli­ma­ter par­mi eux la cri­tique sociale et la visée du mar­xisme en fai­sant appel pour cor­ri­ger ses insuf­fi­sances à Prou­dhon et à Rous­seau comme aux pen­sées de la trans­cen­dance […] a constam­ment cher­ché à asso­cier la luci­di­té cri­tique à l’élan uto­pique, en reliant huma­nisme de la per­sonne et com­bat pour une démo­cra­tie socia­liste uni­ver­selle » (p. 227, contri­bu­tion de Ber­nard Comte, « Jean Lacroix pen­seur du poli­tique »). Quant à Joseph Via­la­toux, on peut citer à son sujet la conclu­sion de R. Kous­se­togue Kou­dé (« Inter­dit de la tor­ture et pen­sée de la civi­li­sa­tion chez Joseph Via­la­toux ») : « Dire que tous les hommes sont sem­blables, tout en les invi­tant à agir les uns envers les autres dans un esprit de fra­ter­ni­té, comme le fait la Décla­ra­tion des droits de l’homme, n’est-ce pas là le sens même du plus grand com­man­de­ment aux termes duquel il est dit : « Tu aime­ras ton pro­chain comme toi-même » ? Ce com­man­de­ment matri­ciel est aus­si nous semble-t-il le socle du com­bat intel­lec­tuel de Joseph Via­la­toux pour un monde sans tor­ture, un monde qui soit un lieu conve­nable et digne pour l’homme » (p. 294). Et s’ils ne résument sans doute pas par­fai­te­ment la pen­sée des deux phi­lo­sophes lyon­nais – très proches d’Esprit et de Mou­nier notam­ment –, ces extraits donnent tout de même un peu le ton. A noter que l’ouvrage, pré­fa­cé par le car­di­nal Bar­ba­rin, est issu d’un col­loque tenu à Lyon. Dans sa contri­bu­tion sur « Joseph Via­la­toux et l’Action fran­çaise », Jacques Pré­vo­tat sou­ligne la jus­tesse de sa cri­tique poin­tée en par­ti­cu­lier
sur le dan­ger d’une paga­ni­sa­tion du chris­tia­nisme et sur le posi­ti­visme de l’école maur­ras­sienne ; il en res­sort cepen­dant éga­le­ment que le grief majeur de Via­la­toux est la mise en cause du « chris­tia­nisme social ». […]

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