Revue de réflexion politique et religieuse.

En écho : Sobor­nost’, plai­doyer pour un concept

Article publié le 12 Juin 2009 | imprimer imprimer  | Version PDF | Partager :  Partager sur Facebook Partager sur Linkedin Partager sur Google+

Dans notre pré­cé­dent numé­ro (n. 102, hiver 2008-09) nous avions pré­sen­té, sous le titre « La sobor­nost’ ou le mythe de la socié­té alter­na­tive », un entre­tien avec André Filler, à pro­pos de ce concept d’origine chré­tienne orien­tale, repris par Alexeï Ste­pa­no­vitch Kho­mia­kov au XIXe siècle en réplique au ratio­na­lisme froid héri­té du pro­tes­tan­tisme et des Lumières occi­den­tales. Boris Lejeune, sculp­teur et auteur russe rési­dant en France, qui s’est déjà expri­mé dans Catho­li­ca, nous a fait par­ve­nir une série de remarques à la suite de cette publi­ca­tion, que nous pré­sen­tons volon­tiers.
Le sujet sou­lève la ques­tion de la dia­lec­tique entre le juri­dique et le spi­ri­tuel, l’ordre et la conscience du « nous », de l’être-ensemble et de la voca­tion col­lec­tive, réa­li­tés pro­fon­dé­ment humaines devant s’associer comme le corps et l’âme, comme la rai­son et la foi, et dont le divorce ne peut débou­cher que sur les excès de l’utilitarisme ou du fidéisme roman­tique. L’adjectif russe sobor­nyi cor­res­pond au mot grec catho­li­cos qui signi­fie entier, un, com­mun, uni­ver­sel. Le pre­mier à employer ce terme fut Ignace d’Antioche dans sa lettre aux fidèles de l’Eglise de Smyrne. Sa lettre dénon­çait une doc­trine selon laquelle le Christ ne s’était pas incar­né, n’avait pas souf­fert et n’était pas res­sus­ci­té. Ces héré­tiques, les docètes, ne vou­laient pas par­ti­ci­per à l’Eucharistie et ain­si se sépa­raient de l’Eglise. Saint Ignace s’adresse ain­si à eux : « Sui­vez tous l’évêque, comme Jésus-Christ suit son Père, et le pres­by­te­rium comme les Apôtres ; quant aux diacres, res­pec­tez-les comme la loi de Dieu.

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