Revue de réflexion politique et religieuse.

Alber­to Mel­lo­ni, Giu­seppe Rug­gie­ri (dir.) : Qui a peur de Vati­can II ?

Article publié le 5 Avr 2011 | imprimer imprimer  | Version PDF | Partager :  Partager sur Facebook Partager sur Linkedin Partager sur Google+

Cet ouvrage – notam­ment l’article de Joseph Komon­chak, « Benoît XVI et l’interprétation de Vati­can II » (pp. 67–84) – est repré­sen­ta­tif de l’orientation nou­velle impo­sée par le dis­cours du 22 décembre 2005, auquel on s’emploie à répondre, et même dans le sens duquel on pré­tend aller, en met­tant ici par­ti­cu­liè­re­ment en valeur cette autre dis­tinc­tion du même dis­cours – signa­lée dans l’entretien – entre conti­nui­té doc­tri­nale (pré­sup­po­sée et donc incon­tes­table) et dis­con­ti­nui­tés d’ordre his­to­rique (incon­tes­tables et néces­saires), ce à quoi en défi­ni­tive se rédui­rait la ques­tion de la continuité/discontinuité autour de Vati­can II. Sous-jacente à cette mise en avant semble poin­ter la ten­ta­tive d’orienter la visée prin­ci­pale du dis­cours papal, en fait de la vider de toute per­ti­nence réelle. Un autre inté­rêt du livre est que, dans ce cadre nou­veau accep­té au moins for­mel­le­ment, des réflexions s’assument clai­re­ment dans une logique de dis­con­ti­nui­té, voire de rup­ture, prin­ci­pa­le­ment en pré­ten­dant révé­ler l’architecture ouverte du cor­pus conci­liaire (Theo­bald, Hüner­mann). Entre une telle pers­pec­tive et celle dont Mgr Ghe­rar­di­ni est un repré­sen­tant émi­nent, il ne reste plus beau­coup de place – et bien­tôt plus du tout – pour ceux qui estiment qu’il convient de sim­ple­ment appli­quer le Concile, c’est-à-dire sans excès dans la pas­to­rale, mais aus­si sans inter­ro­ga­tion sur le Concile lui-même.

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