Revue de réflexion politique et religieuse.

L’éthique mili­taire et ses enjeux actuels

Article publié le 4 Oct 2009 | imprimer imprimer  | Version PDF | Partager :  Partager sur Facebook Partager sur Linkedin Partager sur Google+

Comme l’avait sou­li­gné à juste titre Nor­ber­to Bob­bio, « la guerre est sans doute un des faits les plus constants et les plus per­tur­ba­teurs de l’histoire humaine ». Qu’elle soit pré­sente aujourd’hui, com­ment en dou­ter quand on voit le nombre de sol­dats enga­gés en Afgha­nis­tan, les morts qu’elle conti­nue d’occasionner là et en Irak ? La France elle-même n’y échappe pas : sait-on par exemple que mi-2009, plus de 25 000 de ses sol­dats sont en opé­ra­tions exté­rieures ou embar­qués sur ses navires de guerre hors des eaux natio­nales ?
Et pour­tant, après l’émotion rela­tive à l’été 2008 avec la mort « inat­ten­due » d’une dizaine d’hommes dans la val­lée afghane de la Kapi­sa, le débat semble retom­bé. On s’accoutume aux morts, à peine men­tion­nés par les médias ; la ques­tion des moyens bud­gé­taires de notre défense ne paraît pas se poser mal­gré l’étranglement des finances publiques ; les pro­blèmes moraux et les consé­quences sociales de notre par­ti­ci­pa­tion crois­sante à des conflits dont les formes sont quand même par­ti­cu­lières semblent peu nous inté­res­ser. Fai­sant men­tir Bob­bio, la guerre ne serait-elle plus per­tur­ba­trice ? ou sommes-nous sim­ple­ment anes­thé­siés, dans ce domaine comme en tant d’autres, par une socié­té hédo­niste et nom­bri­liste qui a renon­cé à la maî­trise de son des­tin ? […]

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