Revue de réflexion politique et religieuse.

Thier­ry Sar­mant (dir.) : Le Grand Siècle en mémoires

Article publié le 28 Oct 2011 | imprimer imprimer  | Version PDF | Partager :  Partager sur Facebook Partager sur Linkedin Partager sur Google+

Cet ouvrage est une antho­lo­gie ras­sem­blant des extraits de Mémoires, jour­naux, lettres, écrits tout au long du règne de Louis XIV par des per­son­nages aus­si connus que Saint-Simon, l’abbé de Choi­sy ou Madame de Sévi­gné et d’autres moins connus. Pré­sen­tés et anno­tés par Thier­ry Sar­mant, conser­va­teur en chef au musée Car­na­va­let, les textes sont réunis de manière chro­no­lo­gique en quatre grandes phases : « Le lever du soleil » (1643–1661), « Le règne glo­rieux (1661–1685) », « Tour­ments et tour­mentes (1685–1700) », « Le déclin d’un âge (1701–1715) », cor­res­pon­dant aux « quatre sai­sons » de la vie du roi. Fai­sant l’objet à chaque fois d’une courte intro­duc­tion, ils abordent des sujets très divers : la Fronde, le mariage de Louis XIV avec Marie-Thé­rèse d’Autriche, l’attitude de Maza­rin au moment de sa mort, la « prise du pou­voir » par le roi, la manière dont celui-ci conce­vait son rôle, les évé­ne­ments cultu­rels, la place des ministres, l’emploi du temps du roi, l’évolution « dévote » de Louis XIV, sa mort. Comme le dit Thier­ry Sar­mant en intro­duc­tion, « aimer les Mémoires, c’est ne pas vou­loir choi­sir entre l’histoire et la lit­té­ra­ture, c’est croire que l’une peut concou­rir à l’autre, et inver­se­ment. » La pré­sente antho­lo­gie ne rem­place donc pas l’ouvrage fouillé d’un his­to­rien mais c’est une manière très vivante d’entrer dans l’histoire d’un règne majeur par les écrits des plus grandes plumes de l’époque. L’excellent télé­film réa­li­sé par Rober­to Ros­sel­li­ni en 1966 (La prise du pou­voir par Louis XIV, repris en DVD, éd. MK2) com­plé­te­rait avec bon­heur cette entrée en matière, l’habileté du grand met­teur en scène met­tant en relief la doc­trine d’action d’un roi aus­si poli­tique que Louis XIV, mais aus­si la logique des­truc­trice de cer­tains de ses choix : cen­tra­li­sa­tion éta­tique et pro­ces­sus d’isolement dans la pri­son dorée de Ver­sailles.

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