Revue de réflexion politique et religieuse.

Hen­ry D. Tho­reau : Résis­tance au gou­ver­ne­ment civil et autres textes

Article publié le 10 Juil 2011 | imprimer imprimer  | Version PDF | Partager :  Partager sur Facebook Partager sur Linkedin Partager sur Google+

Thoreau est une grande réfé­rence en matière de grève de l’impôt, lui qui la pra­ti­qua en signe de pro­tes­ta­tion contre l’esclavage au début des années 1850. L’introducteur des deux textes pré­sen­tés, Michel Gran­ger – pro­fes­seur de lit­té­ra­ture amé­ri­caine (Lyon II) – pré­cise que Tho­reau n’avait rien d’un révo­lu­tion­naire. Tout juste jouait-il le rôle d’un redres­seur de torts en vue de cor­ri­ger le gou­ver­ne­ment, consi­dé­rant user ain­si de son droit civique (à moins qu’il n’ait cou­vert son refus du fisc sous des appa­rences géné­reuses). Il fit école en matière de pro­tes­ta­tion illé­gale des­ti­née à for­cer la main du légis­la­teur, mais sans jamais reje­ter le sys­tème éta­bli, tout au contraire : curieux mélange de vio­la­tion de la léga­li­té et de loyau­té consti­tu­tion­nelle, carac­té­ris­tique des Etats-Unis. On pense aux acti­vistes des « droits civiques », ou à ceux que montre Michael Moore dans Bow­ling for Colom­bine, « inter­ve­nant » pour faire inter­dire les ventes d’armes dans les super­mar­chés, tout heu­reux de conclure par une poi­gnée de mains en échange de pro­messes. Il s’agit de faire pres­sion pour obte­nir le res­pect des prin­cipes de l’ordre tel qu’on l’interprète, éven­tuel­le­ment asso­cié à d’autres s’ils par­tagent la même opi­nion. Il est dif­fi cile d’y voir d’emblée l’annonce du néo-zapa­tisme, et pour­tant la dis­tance n’est pas infi­nie entre deux formes de rébel­lion visant à obte­nir des amé­na­ge­ments sans pour autant dési­rer le pou­voir.

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