Revue de réflexion politique et religieuse.

Jean-Jacques Jor­di : Les Pieds-Noirs

Article publié le 3 Juil 2010 | imprimer imprimer  | Version PDF | Partager :  Partager sur Facebook Partager sur Linkedin Partager sur Google+

« L’histoire n’est ni posi­tive, ni néga­tive, l’histoire est l’histoire, et bien hasar­deux serait l’“historien” qui y cher­che­rait une quel­conque morale ». Jean-Jacques Jor­di ne pré­sente pas ici une his­toire des « Pieds-Noirs », mais pro­fite de quelques phrases-cli­chés ser­vant de titre à cha­cun des cha­pitres de son ouvrage – par exemple « Pour­quoi les aider ? Les Pieds-Noirs ont fait suer le bur­nous. Ils sont riches » ; « Les Pieds-Noirs étaient des fas­cistes », « Ils votent tous Front natio­nal », « Ils sont orga­ni­sés en lob­by », « Les Pieds-Noirs ont volé la terre des Arabes » –, pour mettre à la por­tée du public un cer­tain nombre d’éléments his­to­riques, hors de toute idéo­lo­gie, étant enten­du que le terme Pieds-Noirs est créé au cours des toutes der­nières années de la guerre. L’auteur évoque en par­ti­cu­lier les condi­tions de l’exode et de l’exil, le rejet mas­sif par l’opinion publique et très concrè­te­ment le mépris le plus grand à l’arrivée des « rapa­triés », les res­pon­sa­bi­li­tés du gou­ver­ne­ment fran­çais, la souf­france morale, le « reclas­se­ment » pro­fes­sion­nel rapide (mais sou­vent avec déclas­se­ment et muta­tion pro­fonde) dont l’effet est sti­mu­lant sur la crois­sance, la nature de l’aide appor­tée (ou non) par les pou­voirs publics, la « for­tune » des Fran­çais d’Algérie, la diver­si­té de leurs ori­gines, la diver­si­té de la « com­mu­nau­té » du point de vue poli­tique… Pour finir, il plaide pour un aban­don des mythes et des ima­gi­naires, des « poli­tiques dites mémo­rielles », et pour une replon­gée dans les archives avec un croi­se­ment des sources afin de par­ve­nir à une « ana­lyse his­to­rique sans glo­ri­fi­ca­tion ni dia­bo­li­sa­tion », sans consi­dé­rer les faits hors de leur contexte et donc les tordre comme bien sou­vent sur cette période. […]

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