Revue de réflexion politique et religieuse.

Carl Schmitt : Cat­to­li­ce­si­mo roma­no e for­ma poli­ti­ca

Article publié le 3 Juil 2010 | imprimer imprimer  | Version PDF | Partager :  Partager sur Facebook Partager sur Linkedin Partager sur Google+

Ce petit texte, à peine soixante-dix pages de petit for­mat, date de 1923. Il est ici accom­pa­gné d’un bref com­men­taire de Car­lo Gal­li, pro­fes­seur d’histoire des doc­trines poli­tiques à Bologne, qui en fait res­sor­tir le carac­tère inat­ten­du pour les lec­teurs habi­tués à la trans­po­si­tion sécu­la­ri­sée des concepts chré­tiens propre à l’auteur de la Théo­lo­gie poli­tique. Schmitt s’exprime ici contre les restes de l’anticatholicisme pro­mu par le Kul­tur­kampf. Style mis à part, on le trouve sur quelques points proche d’un Ches­ter­ton. Le catho­li­cisme est atten­tif à la nature, hos­tile à la radi­ca­li­té idéo­lo­gique, il conci­lie rai­son et sen­ti­ment, liber­té et orga­ni­sa­tion… Le juriste se montre for­te­ment pré­oc­cu­pé par la méca­ni­sa­tion, comme cer­tains de ses contem­po­rains (pen­ser à Jün­ger), mais aus­si à la déchéance que repré­sen­te­rait une accep­ta­tion de celle-ci, et du sys­tème éco­no­mique qui la porte, par le monde catho­lique : « Si l’Eglise avait accep­té de n’être rien de plus que le pôle “ani­mé” oppo­sé au manque d’âme, elle aurait oublié ce qu’elle est, elle ne serait deve­nue en fait rien d’autre qu’un plai­sant com­plé­ment du capi­ta­lisme, un ins­ti­tut sani­taire pour cal­mer les dou­leurs de la libre concur­rence, la détente domi­ni­cale, ou les vacances d’été de l’homme des métro­poles ». Juge­ment pré­mo­ni­toire assu­ré­ment sur le dan­ger de l’intégration fonc­tion­nelle au désordre éta­bli, par­ti­cu­liè­re­ment réel dans l’Allemagne d’aujourd’hui. […]

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