Revue de réflexion politique et religieuse.

Lec­ture : Les Maoc­ci­dents

Article publié le 5 Jan 2010 | imprimer imprimer  | Version PDF | Partager :  Partager sur Facebook Partager sur Linkedin Partager sur Google+

Sous ce titre, dont l’euphonie n’est pas la qua­li­té pre­mière, le col­la­bo­ra­teur du Monde Jean Birn­baum nous offre une contri­bu­tion à l’histoire des idées depuis un demi-siècle cen­trée sur le des­tin des maoïstes de la Gauche pro­lé­ta­rienne. Leur iti­né­raire a connu d’étranges vicis­si­tudes qui ont conduit les uns aux côtés de Nico­las Sar­ko­zy, les autres dans les yeshi­vas tal­mu­diques, d’autres encore au voi­si­nage de Maur­ras ou de l’intégrisme chré­tien. Birn­baum a le mérite de recon­naître que le poten­tiel de cette nébu­leuse n’est pas épui­sé.
L’actualité de ces néo­con­ser­va­teurs qu’il nomme Maoc­ci­dents ne réside pas seule­ment dans la com­mé­mo­ra­tion récente du qua­ran­tième anni­ver­saire de mai 68 car, loin d’être des par­ti­sans du sta­tu quo, ils sont en fait « des révo­lu­tion­naires d’un genre inédit » (p. 128) qui pour­raient bien pré­pa­rer « la pro­chaine révo­lu­tion cultu­relle » (p. 129).
Birn­baum ne s’occupera pas des « célèbres rené­gats qui ont tro­qué l’action mili­tante pour l’activisme mon­dain », qui « sont allés à la soupe et sont pas­sés du col mao au Rota­ry ». Ce ne sont pas eux qui l’intéressent mais ceux de « la Géné­ra­tion », comme il dit, qui seraient res­tés fidèles. Mais à quoi ? A cette ques­tion, il donne une réponse para­doxale. Comme jadis, « la foi qui les anime […] se concentre au point brû­lant où la poli­tique et l’absolu ne font qu’un » (p. 21) mais leur cause ne s’identifie plus avec l’Orient rouge (Dong Fang Hong), elle s’appelle désor­mais Occi­dent. Il donne l’exemple d’André Glucks­mann qui, à défaut d’adhérer au Rota­ry, a été déco­ré de la Légion d’honneur reçue des mains de Sar­ko­zy pour bons et loyaux ser­vices lors de sa cam­pagne élec­to­rale.

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