Revue de réflexion politique et religieuse.

Georges-Hen­ri Sou­tou (dir.) : Les puis­sances mon­diales sont-elles condam­nées au déclin ?

Article publié le 9 Juin 2014 | imprimer imprimer  | Version PDF | Partager :  Partager sur Facebook Partager sur Linkedin Partager sur Google+

Ce tra­vail col­lec­tif paraît dans la col­lec­tion « Débat public de l’Académie des Sciences morales et poli­tiques » diri­gée par Jean Bae­chler. Il a pour objet l’étude com­pa­ra­tive des causes du pro­ces­sus de déclin des grandes puis­sances dans l’Histoire. Le cycle est connu et a été abon­dam­ment décrit par les his­to­riens du temps long, celui dit civi­li­sa­tion­nel, Arnold Toyn­bee, Imma­nuel Wal­ler­stein, Fer­nand Brau­del par exemple et, plus récem­ment, Ber­nard Wicht dans son maître-ouvrage Guerre et hégé­mo­nie (Georg, Genève, 2002). Un seuil de puis­sance fran­chi, les Etats-empires doivent s’engager presque méca­ni­que­ment dans un pro­ces­sus d’internationalisation lequel, ori­gi­nel­le­ment amor­cé pour aug­men­ter encore leur pou­voir, leur fait perdre au contraire le contrôle de leur propre déve­lop­pe­ment.
L’épuisement est consé­cu­tif à ce par­tage inévi­table de la puis­sance ; la spi­rale du déclin entraîne alors une rela­ti­vi­sa­tion de celle-ci et le déclas­se­ment des empires dans la hié­rar­chie des Etats : far­deau des « pays frères » et mépris pour le tiers-monde dans le cas sovié­tique ; éco­no­mie extra­ver­tie et déclin indus­triel rela­tif dans le cas du Royaume-Uni ; pro­jec­tion de puis­sance, déter­ri­to­ria­li­sa­tion de l’empire et mon­dia­lisme dans le cas amé­ri­cain ; croi­se­ment mul­ti­la­té­ra­liste et ren­fer­me­ment eur­asia­tique dans le cas alle­mand ; inté­gra­tion asia­tique et refus d’une sini­sa­tion mon­diale dans le cas chi­nois. L’hypothèse d’un couple logique « mon­dia­li­sa­tion-déclin » est ici repris et enri­chi de l’étude his­to­rique com­pa­ra­tive par pays et par période, qui nous fait péné­trer la diver­si­té des phé­no­mènes de mon­dia­li­sa­tion, des réponses des Etats et de la redis­tri­bu­tion entre puis­sances mon­diales et nations émer­gentes ou renais­santes. Tout n’est donc pas dit en matière d’unification mon­diale.

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