Revue de réflexion politique et religieuse.

Lec­ture : Dar­win et les sciences cog­ni­tives

Article publié le 5 Fév 2011 | imprimer imprimer  | Version PDF | Partager :  Partager sur Facebook Partager sur Linkedin Partager sur Google+

L’année 2009 fut une année Dar­win. Pro­fi­tant sans doute de cette vague, Dar­win en tête, paru l’an pas­sé, entend décrire com­ment les sciences cog­ni­tives intègrent la pers­pec­tive évo­lu­tion­niste. Dans cette optique, dix cha­pitres abordent ain­si suc­ces­si­ve­ment la psy­cho­lo­gie, la psy­chia­trie, l’éthologie, les sciences sociales, l’évolution cultu­relle, l’archéologie cog­ni­tive, la lin­guis­tique, les neu­ros­ciences cog­ni­tives et l’intelligence arti­fi­cielle. Confor­mé­ment aux erre­ments actuels, cet expo­sé se clôt sur une biblio­gra­phie de plus de cin­quante pages, rela­tives à des publi­ca­tions très majo­ri­tai­re­ment pos­té­rieures à 1980 et peu connues du grand public ; cela per­met au lec­teur d’identifier les thèmes de pré­di­lec­tion du para­digme en place, et, sinon sa vita­li­té, du moins sa réelle capa­ci­té de pro­duc­tion, à pro­por­tion du nombre de postes, signe de finan­ce­ments publics non négli­geables ; par ailleurs, on ne trouve guère de traces de remises en cause externes, même si plus d’un auteur se montre lucide sur les limites de l’exercice auquel il se consacre. Dar­win en tête n’est pas désa­gréable à lire et évite lar­ge­ment l’écueil du jar­gon. Il offre un pano­ra­ma assez com­plet, et se révèle, par là même, un outil appré­ciable. Il faut avouer aus­si que l’ouvrage n’ouvre pas de pers­pec­tive  intel­lec­tuelle réel­le­ment nou­velle ou sai­sis­sante, mais ce n’est pas néces­sai­re­ment le pre­mier objec­tif d’une telle syn­thèse. Par­mi les élé­ments plus par­ti­cu­liè­re­ment dignes de rete­nir l’attention, on pour­rait noter quelques pages sur l’interdiction de l’inceste dans cer­taines espèces ani­males (pp. 38–39), sur le lien entre intel­li­gence et vie en socié­té (ques­tion du « cer­veau social » et du rôle du lan­gage, pp. 80–90 et pp. 198–199), sur la pro­blé­ma­tique de la recon­nais­sance dans le miroir (pp. 95–96), sur la ques­tion de l’évolution cultu­relle, sur l’apparition des pre­mières caté­go­ries dont celle de sub­stance (p. 209), sur le pas­sage de l’acquis à l’inné (pp. 266–269), ou encore sur divers pro­ces­sus intel­lec­tuels. […]

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