Revue de réflexion politique et religieuse.

Lec­ture : Crise caté­ché­tique : le défi

Article publié le 4 Juil 2010 | imprimer imprimer  | Version PDF | Partager :  Partager sur Facebook Partager sur Linkedin Partager sur Google+

Direc­teur de l’Institut supé­rieur de pas­to­rale caté­ché­tique (ISPC) de 1996 à 2007, Denis Vil­le­pe­let est doc­teur en phi­lo­so­phie et en théo­lo­gie, ensei­gnant-cher­cheur à l’Institut catho­lique de Paris. C’est dire qu’il incarne tout autant la figure de l’expert que celle du déci­deur dans son champ de com­pé­tence, la poli­tique caté­ché­tique ; et que sa res­pon­sa­bi­li­té dans les orien­ta­tions des décen­nies pas­sées est pres­sen­tie. Suivre ce témoin enga­gé ne pou­vait donc être inutile.
De fait, le tra­vail appro­fon­di qu’il vient de publier, inti­tu­lé Les défis de la trans­mis­sion dans un monde com­plexe, est pré­cieux par l’éclairage qu’il apporte sur l’esprit de « pro­po­si­tion de la Foi » ayant ani­mé l’ISPC dans l’élaboration des lec­tures, par­cours et autres para­digmes, sous l’égide de l’épiscopat fran­çais. L’essentiel de ce tra­vail se donne pour tâche de jus­ti­fier la subor­di­na­tion de la fides quae (la doc­trine) à la fides qua (l’adhésion au Christ). Comme la matière domp­tée par la forme ? Non, comme le « cata­ly­seur » inerte d’une réac­tion chi­mique, ou encore l’échelle qui per­met l’évasion. Concrè­te­ment, face à l’or de la fides qua, le (vil) plomb de la fides quae joue les uti­li­tés. De l’évaluation des dif­fé­rentes stra­té­gies caté­ché­tiques, et, pour tout dire, du désastre caté­ché­tique, nous ne sau­rons rien. Si une incon­trô­lable diver­si­té de pra­tiques est prise en compte, ce n’est pas pour la déplo­rer, ou regret­ter son infé­con­di­té mal­thu­sienne. C’est pour sou­li­gner la vita­li­té des ini­tia­tives, la per­son­na­li­sa­tion des méthodes, le cen­trage sur les « appre­nants ». Et se réser­ver toute légi­ti­ma­tion ou détrac­tion. Le chaos n’est pas le désordre. Nuance. Aucun expo­sé socio­lo­gique ne nous fait connaître la réa­li­té concrète des com­por­te­ments de ter­rain. Les forces en pré­sence sont recou­vertes d’un secret (pro­fes­sion­nel ?) abso­lu. C’est en phi­lo­sophe que s’exprime D. Vil­le­pe­let, dans un registre spé­cu­la­tif aride. S’il fait montre avec clar­té de son sou­ci pre­mier, à savoir déga­ger des concepts, sus­cep­tibles de conduire à des para­digmes, les­quels per­met­tront des modé­li­sa­tions, il prive le lec­teur des exemples ou illus­tra­tions qui don­ne­raient vie à ses abs­trac­tions. Cette dévi­ta­li­sa­tion gêne la pen­sée, et dif­fère l’adhésion. […]

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