Revue de réflexion politique et religieuse.

Her­bert Scham­beck : La digni­té de l’homme dans l’enseignement de l’Eglise catho­lique

Article publié le 10 Avr 2010 | imprimer imprimer  | Version PDF | Partager :  Partager sur Facebook Partager sur Linkedin Partager sur Google+

Autri­chien, pro­fes­seur de droit émé­rite, démo­crate-chré­tien et membre de l’Académie pon­ti­fi­cale des Sciences sociales, l’auteur retrace la genèse de la récente chris­tia­ni­sa­tion des droits de l’homme. Les Pères ne saluaient l’éminente digni­té humaine qu’en lien avec sa des­ti­née divine, et saint Tho­mas jus­ti­fiait la peine de mort par la déchéance de cette ordi­na­tion (« Voi­là qui est signi­fi­ca­tif de la len­teur du déve­lop­pe­ment d’un sen­ti­ment du “juste humain”, comme aus­si de celle, plus tar­dive encore, de l’élaboration scien­ti­fique des droits de l’homme »). L’explication avan­cée pour ce « retard » est la sui­vante : l’Eglise était accro­chée à l’idée monar­chique de l’autorité et consi­dé­rait donc les droits de l’homme comme une menace de désordre. C’est l’acceptation de l’idée démo­cra­tique, en pra­tique d’abord (le Ral­lie­ment), puis en théo­rie au cours du XXe siècle, qui a per­mis le retour­ne­ment s’achevant à par­tir de Jean XXIII. Dès lors s’élabore une nou­velle doc­trine, sur trois piliers : digni­té natu­relle impres­crip­tible de l’homme, démo­cra­tie, « valeurs ». Ce n’est qu’à la fin de cette bro­chure que son auteur en arrive à ce qui demeure pro­blé­ma­tique : « Il est […] indé­niable que lorsque l’Eglise catho­lique recon­naît une valeur posi­tive à la démo­cra­tie, elle n’ignore pas que la notion de “démo­cra­tie” est plu­rielle, et qu’elle se rap­porte à des sys­tèmes qui eux-mêmes sont très diver­si­fiés ». […]

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