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Débat. L’esprit bour­geois (suite)

À la suite du pre­mier article de notre pré­cé­dent numé­ro, repre­nant en titre une for­mule du phi­lo­sophe Augus­to Del Noce, Car­lo Gam­bes­cia, socio­logue et essayiste romain, et membre du conseil scien­ti­fique de notre revue, a publié sur son blog une recen­sion sub­stan­tielle de ce texte, qu’il pré­sen­tait avec ami­tié mais auquel il adresse deux objec­tions.

La pre­mière est que les indi­vi­dus ont pour­sui­vi leurs propres inté­rêts, et la socié­té bour­geoise qui en est résul­tée s’est faite sans plan pré­éta­bli ; ce n’est qu’ultérieurement que l’on a pu déga­ger une conti­nui­té logique, ce qu’ont fait Weber, Som­bart et Schel­ler. Or l’histoire des idées (et sa logique) n’est pas l’histoire sociale (et sa com­plexi­té).

La seconde est qu’il ne faut pas non plus éta­blir une conti­nui­té his­to­rique entre la bour­geoi­sie des ori­gines, dont la réa­li­sa­tion plé­nière est au xixe siècle, et le monde qui suit, qui sur bien des points en dif­fère : régime cen­si­taire et libé­ra­lisme éco­no­mique d’un côté, bien-être et consom­ma­tion de masse sous régime diri­giste de l’autre. En quelque sorte, l’examen après coup des idées et de leur rela­tion déforme la réa­li­té. Il n’y a aucun lien entre socié­té de masse et esprit bour­geois.