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Autres livres reçus

Carlo Gam­bes­cia, Il grat­ta­cie­lo e il for­mi­chiere. Socio­lo­gia del rea­lis­mo poli­ti­co, Edi­zio­ni Il Foglio, novembre 2019, 95 p., 12 €

Le gratte-ciel et la four­mi­lière sont des images intro­duites par Euge­nio Mon­tale pour décrire les contrastes sociaux de l’époque, ici employées pour dési­gner les grands des­seins et les petites pré­oc­cu­pa­tions du quo­ti­dien. L’auteur, tou­jours très dense et sou­cieux de pré­ci­sion dans sa réflexion, mène une réflexion phi­lo­so­phique (« méta­po­li­tique ») en s’appuyant qua­si exclu­si­ve­ment sur les auteurs socio­lo­giques – dont il a une connais­sance qua­si ency­clo­pé­dique –, saint Augus­tin mis à part. Son but est de défi­nir un « réa­lisme poli­tique conscient » échap­pant aux deux extrêmes du pou­voir pur et de l’idéalisme, en un temps où la décom­po­si­tion de l’action poli­tique est au der­nier stade de la dégé­né­res­cence, de la tech­no­cra­tie la plus cynique au « popu­lisme » – qui, à y réflé­chir, n’est qu’une suite logique de la poli­tique-spec­tacle. La conclu­sion en faveur de l’ironie a sans doute une valeur d’utile modé­ra­tion, mais si elle est insa­tis­fai­sante, c’est qu’elle appelle une connais­sance des inva­riants de l’ordre poli­tique qui ne s’y trouve pas.

 

Oli­vier Dard, Chris­tophe Bou­tin, Fré­dé­ric Rou­villois (dir.), Le dic­tion­naire des popu­lismes, Cerf, sep­tembre 2019, 1214 p., 30 €

Après un volume non moins consi­dé­rable sur le conser­va­tisme, atti­tude poli­tique qui trouve son pen­dant dans ce qui est nom­mé aujourd’hui popu­lisme. La rela­tion entre ces deux appa­rents extrêmes (pon­dé­ra­tion et len­teur d’un côté, agi­ta­tion et immé­dia­tisme de l’autre) est faite par Fré­dé­ric Rou­villois dans l’entrée « Conser­va­tisme ». Ce gros dic­tion­naire, dont les notices sont dues pour la plu­part à des spé­cia­listes de science poli­tique, demande à être lu avec atten­tion, car il est loin de se can­ton­ner à la seule actua­li­té, et en outre il offre des pers­pec­tives au-delà des fron­tières.

 

Alain Tor­nay, Marie Bal­ma­ry. Main basse sur la Bible, Édi­tions de l’Homme Nou­veau, sep­tembre 2019, 272 p., 20 €

Marie Bal­ma­ry, comme d’autres (Lyt­ta Bas­set par exemple, ou, dans un genre dif­fé­rent, Fran­çoise Dol­to), influence de nom­breux catho­liques peu armés doc­tri­na­le­ment, et tra­vaillés par des idées fausses sur le « Dieu de colère » qui empê­che­rait d’accéder au « Dieu d’amour ». Mais Marie Bal­ma­ry, qui est d’origine réfor­mée, puise essen­tiel­le­ment les inter­pré­ta­tions biai­sées qu’elle four­nit, sous des appa­rences aimables, dans la psy­cha­na­lyse, laquelle lui per­met beau­coup d’audaces dans une lec­ture réin­ter­pré­ta­tive de l’Écriture. Cet ouvrage gagne­ra à être lu par beau­coup pour se pré­mu­nir contre cette pro­lon­ga­tion, par des voies inat­ten­dues, des diva­ga­tions de Moïse et le mono­théisme, de Freud.