En préface, l’auteur confie avoir peu hésité à ne rien changer à la première édition de ce livre tant la situation qu’il annonçait a suivi un cours à peu près linéaire. Il faut effectivement relire cet ouvrage très clairvoyant, assez souvent cité dans Catholica. Se référant à Aristote, à propos du caractère illimité du pouvoir de l’argent, E. Werner constate que les apprentis-sorciers du diviser pour régner semblent incapables de s’arrêter en dépit des situations inextricables qu’ils provoquent. Le bandeau de couverture pose la bonne question : le chaos sauvera-t-il le système ? Une brève postface de l’éditeur, Slobodan Despot, souligne les similitudes frappantes entre ce dernier et l’empire soviétique finissant : « L’Occident est entré dans sa phase brejnévienne […] on ne s’efforce plus de nous faire croire aux lanternes qu’on nous sert : on nous interdit seulement de les mettre en cause ».