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Jacques Hogard : L’Europe est morte à Pris­ti­na. Guerre au Koso­vo, prin­temps-été 1999

Né en 1955 dans une famille de sol­dats, Jacques Hogard a com­man­dé au Rwan­da le Grou­pe­ment de Légion étran­gère de l’opération Tur­quoise. Ulcé­ré par la dés­in­for­ma­tion qui entoure la période, il en tire­ra Les larmes de l’honneur (Hugo&Cie, 2005). En 1999, il dirige en Macé­doine le Grou­pe­ment des Forces spé­ciales char­gé de pré­pa­rer et faci­li­ter l’engagement de la Bri­gade Leclerc inté­grée à la K‑FOR de l’OTAN. De retour en France, nom­mé colo­nel, il prend sa retraite de l’armée. Au début de 1999, J. Hogard reçoit le com­man­de­ment du Grou­pe­ment inter­ar­mées des forces spé­ciales enga­gé par la France en Macé­doine puis au Koso­vo. Dès lors il sera sans cesse confron­té à l’illégalité inter­na­tio­nale de l’intervention occi­den­tale, sous l’égide des Etats-Unis, à l’obligation faite à la France de tra­hir ses liens his­to­riques avec la Ser­bie, et sur­tout de ser­vir de trem­plin à la prise de pou­voir par une UÇK de nature « cri­mi­nelle, ter­ro­riste et mafieuse ». Quelques aper­çus réfé­ren­cés donnent la vraie dimen­sion du four­voie­ment fran­çais au Koso­vo et dans le même temps indiquent com­bien l’action de quelques hommes d’honneur peut retar­der le « sens de l’histoire », comme ce mémo­rable affron­te­ment avec une bri­gade bri­tan­nique pour l’empêcher de prendre Mitro­vi­ca avec et au pro­fit des élé­ments de l’UÇK per­chés sur leurs chars. Homme de carac­tère aux convic­tions trem­pées, le colo­nel Hogard va vivre cette ultime opé­ra­tion au Koso­vo de manière intense. Elle lui lais­se­ra le sen­ti­ment amer d’un enga­ge­ment irres­pon­sable dans un conflit injuste, sym­bole de tous les échecs et renie­ments fran­çais et euro­péens. Il en revien­dra notam­ment titu­laire de l’Ordre de Saint Sava (Ser­bie) pour le sau­ve­tage du monas­tère de Devic (Koso­vo) atta­qué par l’UÇK, en juin 1999. De ce livre court, argu­men­té et per­cu­tant, on retient sur­tout l’atmosphère géné­rale de dés­in­for­ma­tion et de mani­pu­la­tion per­ma­nente au détri­ment du bien réel des nations euro­péennes. Si les Etats-Unis, qui ins­tal­lèrent un temps au Koso­vo leur plus grande base en Europe, Bond­steel, ne visaient que la maî­trise des routes stra­té­giques bal­ka­niques et l’affrontement poten­tiel avec la Rus­sie, leurs vas­saux euro­péens n’ont fait que pro­vo­quer leur propre affai­blis­se­ment. L’agonie des enclaves serbes au Koso­vo ne cesse de signi­fier aux Euro­péens la pré­fi­gu­ra­tion de leur des­tin.