Plus de 350 pages illustrées pour relater, avec toute l’érudition d’un spécialiste éminent de l’histoire des Temps modernes, ce que fut pour l’Europe le principal pèlerinage marial de la période, non seulement comme objet de dévotion (la maison de la Bienheureuse Vierge Marie réputée transportée par les Anges, ou par voie de mer, mais vraisemblable relique), mais aussi comme hâvre de salut pour tous les pauvres et les persécutés, et, comble d’émerveillement, magnifique concentration architecturale et artistique (« cité des merveilles » résume l’auteur). Mais Lorette attira des pèlerins de marque, et Marie de Médicis envoya y prier. Située près de l’Adriatique, non loin d’Ancône, Lorette a toujours résisté victorieusement aux Ottomans, et plus tard, malgré les guerres, surtout en 1944, elle échappa au sort malheureux du Mont-Cassin. La seule exception est le pillage que lui firent subir en 1797 les troupes de Bonaparte. Y.-M. Bercé conclut que « l’histoire de Lorette constitue une instance majeure de l’anthropologie religieuse ».