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Rebec­ca Rogers, Fran­çoise Thé­baud : La fabrique des filles. L’éducation des filles de Jules Fer­ry à la pilule

La pre­mière impres­sion n’est pas bonne sur­tout si l’on com­mence par les der­nières pages consa­crées au Tor­chon brûle (bul­le­tin de liai­son du MLF), ou à Mlle âge tendre (maga­zine des­ti­né à la jeu­nesse « dans le vent » et d’initiation au déver­gon­dage). Les auteurs peuvent au long de l’ouvrage aga­cer. L’expression « reste sexué(e) » (ou « reste encore sexuée ») sur­git régu­liè­re­ment, avec une conno­ta­tion légè­re­ment péjo­ra­tive – à pro­pos des savoir-faire, de l’éducation, des tâches, des métiers, de l’enseignement, etc. On trouve aus­si quelques pon­cifs sur la France catho­lique conser­va­trice, le « conden­sé de sté­réo­types », le « poids du reli­gieux », les conju­gai­sons « encore » (dans les années 1960) impré­gnées du reli­gieux (verbe bénir) ou des acti­vi­tés « ména­gères » pour les femmes (dic­tées sur ce thème). Les sté­réo­types sont d’ailleurs par­fois bien réels, mais sans doute fau­drait-il veiller à juger avec les cri­tères de l’époque et non pas consi­dé­rer les éva­lua­tions des car­nets de notes avec le regard domi­nant du XXIe siècle, s’offusquant que les notes de conduite indiquent « met sou­vent les doigts dans la bouche », ou que la mau­vaise note don­née à une rédac­tion sur le voyage, l’élève ayant choi­si la Terre Sainte, indique « voyage un peu long et dif­fi­cile pour une fillette, qu’elle attende au moins sa ving­tième année ». […]