Nouvelle réédition présentée par l’ancien ministre Hervé Gaymard, qui y voit une œuvre de réarmement moral, mais a l’honnêteté de rappeler que la dernière édition de ce livre paru initialement en 1932 a été signée le 23 novembre 1961, après avoir [cassé] « définitivement le pouvoir militaire en France » – et pas que le pouvoir militaire. Intéressant pour sa description des travers de la structure de l’armée de l’entre-deux-guerres, il l’est en outre comme exemple exceptionnel d’un certain romantisme de l’action concentré en la personne d’un seul individu qui se pense dans le rôle du « grand homme » hégélien, accoucheur des avancées de l’Histoire. Chapitre central, « Du caractère » : « L’homme de caractère confère à l’action sa noblesse ; sans lui morne tâche d’esclave, grâce à lui jeu divin du héros » ; « Il embrasse l’action avec l’orgueil du maître ». « […] c’est du caractère que procèdent l’élément suprême, la part créatrice, le point divin, à savoir le fait d’entreprendre » ; etc.