Introduit au forceps dans le champ éditorial francophone, le mouvement Radical Orthodoxy peine à y trouver un écho étendu, non parce qu’il est d’origine anglo-saxonne, mais parce qu’il est compliqué avec affectation. Son fondateur, J. Milbank, socialiste utopique d’origine anglicane, avait publié ce livre il y a vingt ans. Il est significatif de ses grandes ambitions (renvoi dos à dos de la philosophie classique et du nihilisme actuel qui en serait le fruit, dépassement par une « théologie » faite science sociale). Le chap. VIII (« Fonder le surnaturel »), au centre de l’ouvrage, est une bonne clé, par son objet – de Blondel à J.-B. Metz – et par l’heureuse exception de son recours au langage naturel.