Revue de réflexion politique et religieuse.

La mon­dia­li­sa­tion peut-elle ces­ser ?

Article publié le 28 Sep 2010 | imprimer imprimer  | Version PDF | Partager :  Partager sur Facebook Partager sur Linkedin Partager sur Google+

CATHOLICA — Dans 2030, la fin de la mon­dia­li­sa­tion, vous évo­quez plu­sieurs scé­na­rios futurs liés à ce que l’on pour­rait appe­ler les limites ultimes de la mon­dia­li­sa­tion. Pour­riez-vous reve­nir sur ce point et à par­tir de là nous don­ner des élé­ments quant à la posi­tion de l’Europe et notam­ment de la France dans cette pers­pec­tive ?
Her­vé Cou­tau-Béga­rie — L’idée fon­da­men­tale de la mon­dia­li­sa­tion, c’est que l’accroissement des échanges doit être pro­fi­table à tous. C’est le triomphe et l’aboutissement de la vieille théo­rie libé­rale des avan­tages com­pa­ra­tifs qui se véri­fie dans une large mesure, le monde connais­sant depuis la seconde guerre mon­diale une période de crois­sance glo­ba­le­ment conti­nue, avec des résul­tats impres­sion­nants.
L’ancienne oppo­si­tion entre les pays déve­lop­pés et le tiers monde est deve­nue caduque. Nous assis­tons à un véri­table déve­lop­pe­ment de l’Asie et l’Amérique latine, avec des cen­taines de mil­lions de per­sonnes qui sortent de la pau­vre­té et accèdent désor­mais à la consom­ma­tion. Il s’agit d’une classe moyenne qui repré­sente des mar­chés impor­tants et qui a ten­dance à s’accroître. La vie aujourd’hui dans ces pays est moins dif­fi­cile pour les classes labo­rieuses qu’elle ne l’était dans les villes indus­trielles d’Europe au XIXe siècle. Il y a donc un pro­grès maté­riel incon­tes­table. Mais on sait aus­si que ce pro­grès maté­riel est inéga­le­ment répar­ti et, bien que le plus grand nombre en pro­fite, il y a, à cause de la révo­lu­tion de l’information, une per­cep­tion crois­sante des inéga­li­tés que la mon­dia­li­sa­tion engendre. […]

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