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Un moine de l’Église d’Orient : L’offrande litur­gique

Réédi­tion conjointe de deux opus­cules du P. Lev Gil­let, béné­dic­tin entré en 1928 dans l’« Eglise d’Orient », en fait ayant publi­que­ment quit­té l’Eglise catho­lique romaine, tout en s’en expli­quant par l’intention de réa­li­ser l’unité avec sa tra­di­tion de nais­sance et de retrou­ver la tra­di­tion de l’Eglise indi­vise, et qui signait ses livres selon l’anonymat des ico­no­graphes. Les Notes sur la litur­gie offrent un com­men­taire de la « divine litur­gie », c’est-à-dire le sacri­fice eucha­ris­tique dans le rite byzan­tin.
Don­née à la Noël 1971, cette expli­ca­tion s’inscrit à l’époque où l’Eglise occi­den­tale de son côté s’était fixé l’objectif de rafraî­chir et d’approfondir la com­pré­hen­sion de la messe, objec­tif atteint ou non, avec plus ou moins de bon­heur. On peut sen­tir une cer­taine paren­té de vue et de ton, bien que s’appliquant à un rite qui n’a pas souf­fert d’une cer­taine ratio­na­li­sa­tion, mora­li­sa­tion, comme ce fut le cas pour le rite latin. Cepen­dant, l’idée est bien d’aider les fidèles à mieux com­prendre ce qui se passe pour mieux y par­ti­ci­per. La place du Saint-Esprit est natu­rel­le­ment bien mise en évi­dence. On pour­ra regret­ter que le bref com­men­taire du Notre Père n’apporte guère de nou­vel éclai­rage signi­fi­ca­tif, en par­ti­cu­lier sur la sixième demande, tout en ne man­quant pas pour autant d’élévation. Sois mon prêtre est un modeste et pro­fond essai de spi­ri­tua­li­té sacer­do­tale, insis­tant sur la gran­deur et le sérieux de cette voca­tion, sur les comptes qu’on aura à en rendre, et ne cachant pas les insuf­fi­sances de la réponse humaine au choix du Christ. Dans cer­tains cas, cet appel aura pu être pré­su­mé plu­tôt qu’entendu vrai­ment. Mais recon­naître cette erreur de  départ sera l’occasion d’invoquer la grâced’une voca­tion d’abord embras­sée selon des moti­va­tions qui lui étaient étran­gères. On pour­rait objec­ter à l’auteur qu’en fait l’appel se reçoit selon un dis­cer­ne­ment spi­ri­tuel. Or, il existe un mode de dis­cer­ne­ment qui, faute de lumières spé­ciales, s’exerce plus selon la ver­tu de pru­dence (qui consiste à ris­quer un choix conforme à la rai­son) que selon le don de conseil, sans exclure ce der­nier, même imper­cep­tible, au moment de la déci­sion même.