L’auteur, germaniste (Université de Bouaké), étudie un cas particulier du lien délicat entre mission et colonisation (allemande) au Togo, connu sous le nom d’affaire d’Atakpamé, tout simplement un prolongement africain du Kulturkampf bismarckien. Côté catholique, les missionnaires appartiennent à la Société du Verbe divin (SVD) et entretiennent de bons rapports avec l’administration jusqu’au moment où ils sont témoins de graves sévices infligés dans le cadre du travail forcé usité à l’époque, qu’ils dénoncent et qui leur vaut la prison (1903). Les « compromissions » des missionnaires proviennent de leur préjugé favorable aux institutions établies, gênant une lucidité sur les défauts fonciers d’une colonisation laïciste.