Revue de réflexion politique et religieuse.

Alain Renaut : Un huma­nisme de la diver­si­té. Essai sur la déco­lo­ni­sa­tion des iden­ti­tés

Article publié le 6 Jan 2010 | imprimer imprimer  | Version PDF | Partager :  Partager sur Facebook Partager sur Linkedin Partager sur Google+

La HALDE a enfin trou­vé un pen­seur à la hau­teur de ses ambi­tions : le coau­teur de La pen­sée 68 offre en effet un ouvrage touf­fu pour prendre la défense des poli­tiques de « pro­mo­tion de la diver­si­té », au prix d’un ajus­te­ment de ses propres posi­tions anté­rieures, aus­si oppo­sées au répu­bli­ca­nisme qu’à tout ancrage iden­ti­taire, en ver­tu d’une défense du cos­mo­po­li­tisme post-kan­tien. Cette conver­sion amène l’auteur à une his­toire, aus­si indi­geste que par­fois indi­gente (les longs pas­sages sur le colo­nia­lisme sont à cet égard fran­che­ment datés), de la notion de diver­si­té, pour ten­ter d’en faire un concept phi­lo­so­phique : s’il reproche, sans doute à juste titre, à Gilles Lipo­vets­ky ses approxi­ma­tions épis­té­mo­lo­giques dans ce qu’il qua­li­fie « d’idéologie de l’individualisme démo­cra­tique », encore fau­drait-il qu’il se pré­serve lui-même de reproches équi­va­lents quant à son usage immo­dé­ré des études « post-colo­niales » pour inter­pré­ter l’histoire des colo­nies ; il est vrai qu’une pré­sen­ta­tion indif­fé­ren­ciée de la colo­ni­sa­tion-exploi­ta­tion est indis­pen­sable à la construc­tion de sa thèse, consis­tant, dans un pre­mier temps, à reje­ter l’universalisme abs­trait au nom duquel la colo­ni­sa­tion, ou plu­tôt une par­tie d’elle, s’est déve­lop­pée. […]

-->