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Lec­ture : Le capi­ta­lisme du désastre

Dans La stra­té­gie du choc ((Nao­mi Klein, La stra­té­gie du choc. La mon­tée d’un capi­ta­lisme du désastre, Actes Sud, mai 2008,  25 €.)), Nao­mi Klein pré­sente une longue des­crip­tion des méthodes du capi­ta­lisme mon­dial, for­te­ment docu­men­tée, à la fois convain­cante par l’abondance des maté­riaux et déce­vante par l’absence d’appareil théo­rique. Elle appelle capi­ta­lisme du désastre « [le] type d’opération consis­tant à lan­cer des raids sys­té­ma­tiques contre la sphère publique au len­de­main de cata­clysmes et à trai­ter ces der­niers comme des occa­sions d’engranger des pro­fits » (p. 14). Ses convic­tions per­son­nelles, rela­ti­ve­ment floues, semblent se situer assez com­mo­dé­ment sur un ter­rain inter­mé­diaire entre le col­lec­ti­visme bru­tal et le capi­ta­lisme sau­vage. Inutile de recher­cher à tra­vers La stra­té­gie du choc l’ombre d’une alter­na­tive à l’idéologie du maté­ria­lisme inté­gral : aucune consi­dé­ra­tion sur le droit et la morale natu­rels ne per­mettent de dépas­ser les dicho­to­mies bons/méchants ou pauvres/riches.