Le monde contemporain, profondément hypocrite, pratique le double langage et les comportements contradictoires. La peine de mort, et progressivement la peine tout court, sont considérées comme d’inacceptables atteintes à la dignité humaine érigée en absolu, mais il paraît parfaitement légitime de mettre à mort l’enfant à naître injuste agresseur, dit-on, de sa mère, pendre Saddam Hussein ou achever Kadhafi au fond d’un caniveau. Ce que veut montrer G. Guyon, c’est que l’exclusion de la religion au principe du droit perturbe le jugement et conduit à inverser coupables et victimes. Cet ouvrage n’est pas un traité systématique, il comporte peut-être des points discutables (telle la différence de nature entre peine de mort et autres peines), mais il illustre tout au long un terrible constat : aujourd’hui la morale du châtiment ne réside plus dans la justice.