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Euge­nio Cor­ti : His­toire d’Angelina Et autres récits

Une quin­zaine de petits récits, rédi­gés entre 1968 et 2008, qui font suite à une recons­truc­tion ima­gi­naire, plu­tôt qu’une enquête his­to­rique, de la vie de la bien­heu­reuse Ange­li­na de Mon­te­giove, loin­taine aïeule de l’épouse de l’auteur. Celui-ci est bien connu main­te­nant des lec­teurs de langue fran­çaise pour Le che­val rouge, La plu­part ne revien­dront pas, Les der­niers sol­dats du roi, et d’autres œuvres encore. Ses qua­li­tés d’écrivain sont bien véri­fiées dans tous ces textes : une grande et cha­leu­reuse sim­pli­ci­té, une dis­po­si­tion à contem­pler ce qu’on pour­rait appe­ler la Rai­son divine dans l’histoire des hommes, une his­toire sans majus­cule mais sou­vent si évi­dente à qui veut bien la voir. Euge­nio Cor­ti s’intéresse à la gran­deur morale de la civi­li­sa­tion chré­tienne médié­vale, à la per­sis­tance de cer­tains de ses traits dans les men­ta­li­tés les plus abri­tées des ravages de la moder­ni­té, et par contraste, à la misère morale du monde clos du cler­gé soixante-hui­tard (quelques notes savou­reuses écrites entre 1968 et 1970 décrivent la « contes­ta­tion »). Les évé­ne­ments rela­tés, en dehors de l’histoire d’Angelina et des anec­dotes sur cette der­nière, concernent sur­tout la période de guerre vécue par l’auteur, du front de l’Est aux com­bats entre les der­niers par­ti­sans fas­cistes et les troupes de Tito, entre Gori­zia et Udine. On relève enfin, une fois de plus, un atta­che­ment dis­cret et pour­tant très évident de l’écrivain à sa terre natale, la val­lée de la Brian­za, au nord de Milan, dont l’évocation le rap­proche de Ramuz sinon de Péguy.