L’auteur – professeur à la Columbia University – est, paraît-il, l’un des historiens « les plus doués de sa génération ». Cela ne l’empêche pas de mêler à une bonne analyse du phénomène de l’internationalisation du conflit algérien (sous ce rapport, le FLN est entré à plein dans l’ère de la propagande de la Guerre froide), et notamment du rôle joué par « nos amis américains », une reconstruction fantasque des objectifs du fondateur de la Ve République, qui aurait subtilement cherché à obtenir la capitulation sans condition de l’ALN (pp. 258 ss.). En fin d’ouvrage, trois graphiques montrent que celle-ci ne représentait presque plus rien à la fin de l’année 1961. Ce qui signifie que c’est le retournement des alliances de la période finale qui a totalement transformé les données, offrant au FLN la victoire politique et à l’ALN les moyens de se présenter en armée régulière.