Revue de réflexion politique et religieuse.

Oeuvres de Charles De Koninck, tome II, 2 La pri­mau­té du bien com­mun

Article publié le 10 Fév 2012 | imprimer imprimer  | Version PDF | Partager :  Partager sur Facebook Partager sur Linkedin Partager sur Google+

Dans la période pré­sente, encore domi­née de manière écra­sante par le sys­tème de pen­sée cri­ti­qué à coeur par le phi­lo­sophe belge, la paru­tion de cet ouvrage consti­tue un acte d’une par­ti­cu­lière oppor­tu­ni­té à l’aube du cin­quan­te­naire de l’ouverture du concile Vati­can II. Non seule­ment il fait revivre les dis­cus­sions
qui ont entou­ré la mise au point de la Décla­ra­tion uni­ver­selle des Droits de l’Homme, met­tant ain­si en évi­dence le lien étroit entre enjeux phi­lo­so­phi­co­théo­lo­giques et consé­quences poli­tiques d’envergure mon­diale, mais il per­met aus­si de situer l’une des sources les plus directes du tour­nant anthro­po­cen­trique
conci­liaire.
La Pri­mau­té du bien com­mun contre les per­son­na­listes n’est pas un manuel rébar­ba­tif. C’est une oeuvre courte, dont la seconde par­tie (« Le prin­cipe de l’ordre nou­veau ») et les appen­dices élar­gissent le sujet à la poli­tique moderne et à l’athéisme. Le tout est rédi­gé dans un style agréable et autant que pos­sible, acces­sible. Dans le même volume est repro­duit le pam­phlet qui en contre­dit la thèse prin­ci­pale, ain­si que la réponse sub­stan­tielle de l’auteur. L’ensemble est pré­cé­dé d’une intro­duc­tion de 104 pages, résul­tat du très long tra­vail de dépouille­ment et de cla­ri­fi­ca­tion effec­tué par Syl­vain Luquet. Ce der­nier remet en pers­pec­tive, avec un grand sou­ci de pré­ci­sion, les tenants et abou­tis­sants de la polé­mique, spé­cia­le­ment en lien avec les posi­tions mili­tantes de Jacques Mari­tain adop­tées au cours des années de guerre au contact de l’Amérique. Enfin, signa­lons tout l’intérêt de la pré­face du car­di­nal Vil­le­neuve (arche­vêque de Qué­bec en 1943), qui prend net­te­ment posi­tion contre le per­son­na­lisme, qu’il consi­dère comme une mode, une dan­ge­reuse manière de vou­loir adop­ter la « pen­sée des autres », dont l’effet est au bout du compte d’isoler les indi­vi­dus au lieu de leur per­mettre de faire gran­dir leur liber­té.

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