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Fré­de­ric Robert : La révo­lu­tion hip­pie

« Les hip­pies ont lais­sé une trace indé­lé­bile dans l’histoire col­lec­tive. Ils ont indi­rec­te­ment fait évo­luer les mœurs d’une socié­té tra­di­tio­na­liste à l’excès. Dans leur sillage d’autres mou­ve­ments se sont déve­lop­pés et enga­gés pour défendre des causes plus nobles les unes que les autres », per­pé­tuant la « tra­di­tion contes­ta­taire » : Green­peace, rave par­ties, défen­seurs des droits des ani­maux, etc. L’ouvrage s’achève sur cette conclu­sion, voyant un mes­sage d’espoir dans l’engagement des jeunes en faveur d’une évo­lu­tion de la socié­té. F. Robert ne traite qu’indirectement des suites du mou­ve­ment hip­pie, son ouvrage consti­tuant une inté­res­sante plon­gée dans l’histoire d’un mou­ve­ment régu­liè­re­ment remis à l’honneur.
Le mou­ve­ment hip­pie trouve ses ori­gines dans les hips­ters noirs des années trente. Il s’agit de jeunes noirs hédo­nistes, déver­gon­dés, habillés de manière voyante et déca­lée afin de pro­vo­quer la socié­té blanche fai­sant tout pour les mettre à l’écart. Dans les années 1940, cer­tains blancs, mar­qués par la guerre, se mettent à adop­ter ce com­por­te­ment ; ce sont les « nègres blancs » vivant en marge de la socié­té, dési­reux de pro­fi­ter de chaque ins­tant de l’existence comme s’il s’agissait du der­nier, s’adonnant à un mode de vie débri­dé à l’extrême, expé­ri­men­tal, mélange d’alcool, de sexe et de drogue, sou­hai­tant vivre une vie rem­plie, faite d’expériences nou­velles « enri­chis­santes, diverses et variées leur per­met­tant d’explorer des zones insoup­çon­nées de leur conscience » (p. 36). Ain­si naît le mou­ve­ment « beat­nik » dont seront issus les hip­pies connus pour avoir occu­pé mas­si­ve­ment, avec toutes les dérives que put engen­drer leur com­por­te­ment, le quar­tier de Haight Ash­bu­ry à San Fran­cis­co. […]