Revue de réflexion politique et religieuse.

Les pre­miers chré­tiens et l’ordre poli­tique

Article publié le 13 Jan 2011 | imprimer imprimer  | Version PDF | Partager :  Partager sur Facebook Partager sur Linkedin Partager sur Google+

[note : cet entre­tien a été publié dans le numé­ro 102 de catho­li­ca, pp. 9–19]

Confron­tés à un Empire per­sé­cu­teur, les pre­miers chré­tiens ont appré­hen­dé les ins­ti­tu­tions poli­tiques avec une conscience tra­gique, en refu­sant de se sou­mettre à un pou­voir qui, selon les termes de saint Augus­tin, pou­vait être assi­mi­lé à une « bande de bri­gands ». A leur égard, ils se sont regrou­pés sous la ban­nière de l’Eglise, pro­gres­si­ve­ment consi­dé­rée comme contre-ordre poli­tique, non qu’elle vise à sub­sti­tuer un régime poli­tique à un autre, mais parce que le témoi­gnage de la foi, y com­pris et sur­tout par le mar­tyre, était en lui-même poli­tique, selon l’interprétation d’Erik Peter­son, parce qu’il se dres­sait contre les pré­ten­tions de l’ordre poli­tique à une sou­ve­rai­ne­té illi­mi­tée. Mais on oublie sou­vent que s’il est qua­li­fié de bandes de bri­gands par saint Augus­tin, c’est que l’Empire est « sans la jus­tice ». Autre­ment dit, le rejet du poli­tique est dû au non-res­pect par les ins­ti­tu­tions de leur fina­li­té propre, non à un rejet du poli­tique en tant que tel. Une telle atti­tude aurait au demeu­rant été inex­pli­cable, au regard de la parole du Christ deman­dant de rendre à César ce qui lui revient, qui sup­pose bien qu’il existe une dette à l’égard de l’ordre poli­tique. Elle impli­que­rait éga­le­ment de mettre à l’écart l’Epître aux Romains (ch. 13), qui pres­crit l’obéissance aux auto­ri­tés parce que tout pou­voir leur vient de Dieu, obéis­sance qui est donc due en conscience et non seule­ment par crainte.
Il n’en reste pas moins que l’hostilité du monde païen à l’égard du chris­tia­nisme a pu pous­ser les chré­tiens à adop­ter une atti­tude cri­tique et dis­tante à l’égard de l’ordre poli­tique, et à recher­cher à faire du Royaume de Dieu une réa­li­té tout entière incar­née dans l’appartenance à l’Eglise comme com­mu­nau­té, non pas phy­si­que­ment mais spi­ri­tuel­le­ment sépa­rée d’un monde plon­gé dans le péché. Cette ten­dance, par­fai­te­ment com­pré­hen­sible dans un contexte de per­sé­cu­tion, tra­duit aus­si une réa­li­té pro­fonde : les chré­tiens ne sont pas du monde. Mais ils sont aus­si, selon le com­men­taire clas­sique de l’Epître à Dio­gnète, dans le monde. La dif­fi­cul­té de cette double posi­tion a pu don­ner lieu à des mou­ve­ments oppo­sés, dans les pre­miers siècles comme vers la fin du XXe siècle, soit d’insertion de plain pied dans un monde auquel il fal­lait s’ouvrir, voire se conver­tir, soit à l’inverse, éven­tuel­le­ment à cause de l’échec de l’optique pré­cé­dente, de retrait total du domaine poli­tique, en quelque sorte par peur d’une conta­mi­na­tion par le monde ou d’une absorp­tion défi­ni­tive par ce der­nier.
C’est à ces ques­tions, vues sous l’angle des trois pre­miers siècles chré­tiens, qu’est consa­cré le récent ouvrage de Gérard Guyon, pro­fes­seur d’histoire du droit à l’Université de Bor­deaux-IV, Le choix du Royaume. Il y évoque l’histoire des rela­tions entre les chré­tiens et l’ordre poli­tique dans les pre­miers siècles, à une époque où il semble pra­ti­que­ment dif­fi­cile de pen­ser des rela­tions har­mo­nieuses entre poli­tique et chris­tia­nisme.

CATHOLICA —Votre ouvrage évoque à titre prin­ci­pal les rap­ports que les chré­tiens des pre­miers siècles entre­te­naient avec les ins­ti­tu­tions poli­tiques, mais vous opé­rez régu­liè­re­ment des rap­pro­che­ments entre cette situa­tion et les débats contem­po­rains. Les périodes pré­sentent-elles pour autant des points de com­pa­rai­son ?
GÉRARD GUYON — La des­ti­na­tion de ce livre n’étant pas stric­te­ment uni­ver­si­taire, je ne vou­lais pas me can­ton­ner à cette période très éloi­gnée. Même si l’on s’intéresse aux ori­gines du chris­tia­nisme, elle reste en effet lar­ge­ment étran­gère au monde d’aujourd’hui. Mon inten­tion était donc d’établir moi-même des ponts. Je vou­lais le faire en uti­li­sant une grille d’analyse, cer­tains mots, des thèmes spé­ci­fiques, de manière à pou­voir les défi­nir sans don­ner prise à une éven­tuelle récu­pé­ra­tion.
En outre, les trois pre­miers siècles pré­sentent une ori­gi­na­li­té abso­lue et incon­tes­table. Il s’agit d’un ensemble doté d’une forte cohé­rence, tout d’abord chro­no­lo­gique, d’un siècle à l’autre. J’ai légè­re­ment dépas­sé la période car le début du IVe siècle, en par­ti­cu­lier l’amorce du tour­nant constan­ti­nien, consti­tue un évé­ne­ment abso­lu­ment neuf, dont la majo­ri­té des tra­vaux publiés à ce jour font une lec­ture trop idéo­lo­gique, voyant dans le sys­tème constan­ti­nien le père de toutes les dérives contem­po­raines, en par­ti­cu­lier des tota­li­ta­rismes modernes, mar­qués par une théo­lo­gie poli­tique. C’est le cas évi­dem­ment de Carl Schmitt, auquel s’oppose très jus­te­ment Erik Peter­son. Pour moi, au contraire, cette orga­ni­sa­tion étrange, qui se crée pen­dant les trois pre­miers siècles, pré­sente une ori­gi­na­li­té abso­lue, dont je n’ai pris conscience que par un lent tra­vail de mon esprit, com­men­cé au cours de dis­cus­sions avec Jacques Ellul dans les années 80. Il a pris forme dans un pre­mier article publié dans ses Mélanges. Nous par­lions des pre­miers siècles, aux­quels les catho­liques aujourd’hui et les pro­tes­tants depuis leur ori­gine se réfèrent comme une période pure des dérives et trans­for­ma­tions ulté­rieures. Alors même que je n’étais pas un spé­cia­liste de l’Antiquité, au sens strict, j’ai entre­pris d’étudier cette période, ne sachant d’ailleurs pas en quoi elle consis­tait véri­ta­ble­ment, car les trois pre­miers siècles n’avaient jamais été iso­lés. J’ai été confor­té dans cette approche par l’ouvrage de Roland Min­ne­rath, Les Chré­tiens et le monde (Gabal­da, 1973), alors pro­fes­seur à la facul­té de théo­lo­gie de Stras­bourg, qui avait tra­vaillé sur les deux pre­miers siècles. Celui-ci m’avait encou­ra­gé dans mes tra­vaux sur une période dont il per­ce­vait l’originalité sin­gu­lière, me recon­nais­sant une liber­té d’autant plus grande que je n’étais pas théo­lo­gien. Ma qua­li­té d’historien du droit et des idées poli­tiques me per­met­tait d’avoir une approche par­ti­cu­lière.
Dans le lent pro­ces­sus de la rédac­tion de ce livre, qui a pris la forme de publi­ca­tions de nom­breux articles et de com­mu­ni­ca­tions dans des col­loques, j’ai com­men­cé par la recon­nais­sance de cet élé­ment fon­da­teur que consti­tue l’eschatologie, le fait que les chré­tiens s’inscrivent dans un temps, dans un futur, qui n’est d’ailleurs nul­le­ment celui dans lequel l’on construit aujourd’hui le Royaume. Aujourd’hui, les théo­lo­giens parlent du « déjà, pas encore », il s’agit d’un temps que nous créons, d’une éter­ni­té dans laquelle nous sommes. Dans les pre­miers siècles, le Royaume est vrai­ment un Au-delà qui se situe dans un temps futur mais proche. Cette notion de temps escha­to­lo­gique enlève en défi­ni­tive aux choses humaines leur carac­tère réel, les réa­li­tés sociale, poli­tique, cultu­relle étant concer­nées au pre­mier chef. Cette prise de conscience a consti­tué pour moi un choc, en dépit de ma connais­sance des Evan­giles. Je n’avais pas plei­ne­ment sai­si la dimen­sion sociale, ins­ti­tu­tion­nelle, cultu­relle de ce phé­no­mène.
En par­ti­cu­lier, je n’avais pas pris conscience que les diverses com­mu­nau­tés chré­tiennes s’inscrivaient dans un nou­veau com­put his­to­rique, non comme dans un bloc intan­gible, mais dans une plu­ra­li­té d’approches, selon qu’elles habi­taient le monde grec ou le monde latin, avec une évo­lu­tion dans le temps. Com­men­çant par l’eschatologie, j’ai donc abou­ti à une grande diver­si­té de réponses, par­ta­geant néan­moins cette concep­tion fon­da­men­tale tra­duite par une phrase de Michel Vil­ley qui figure dans ses Car­nets : « L’homme est donc au-des­sus de tout ordre per­çu par notre intel­li­gence, citoyen de la cité de Dieu qui n’a pas d’ordre juri­dique. Et les ordres juri­diques sont de pauvres et fra­giles pro­duits his­to­riques, amé­na­ge­ment de gîtes d’une nuit à tra­vers la route ». Nous sommes dans une cara­vane, en route vers un terme que nous connais­sons mais dont nous ne savons pas quand il inter­vien­dra. Nous ne pou­vons pas faire autre­ment que de nous ins­crire dans le pro­vi­soire, et même dans le pro­vi­soire ins­ti­tu­tion­nel le plus fort. Le sys­tème poli­tique lui-même, les grandes ins­ti­tu­tions de la socié­té sont ain­si sans valeur.
Les chré­tiens des pre­miers siècles, prin­ci­pa­le­ment à cause des per­sé­cu­tions, consi­dé­re­raient donc que le poli­tique leur est étran­ger ?
Le poli­tique leur est plus qu’étranger, il est néfaste — au sens reli­gieux tra­di­tion­nel du monde antique. Leur dis­tance vis-à-vis du poli­tique découle de la concep­tion du temps, mais s’appuie éga­le­ment sur cette convic­tion que le poli­tique est mau­vais.
Je ne suis pas cer­tain que les per­sé­cu­tions consti­tuent le point de départ de cette approche, qui se fonde davan­tage sur l’idée qu’il ne peut rien y avoir en dehors de la sei­gneu­rie de Dieu. Les per­sé­cu­tions réac­tivent et ren­forcent cette idée ; le pou­voir est alors per­çu comme malé­fique. Il est le résul­tat de l’orgueil de l’homme. Le point de départ reste la vision de royau­tés humaines intrin­sè­que­ment mau­vaises, contre-créa­tions ne ser­vant à rien.

Au vu de la concep­tion de la poli­tique chez Aris­tote, et de la théo­lo­gie chré­tienne d’après le IVe siècle, la période que vous étu­diez semble consti­tuer une paren­thèse tem­po­relle, fai­sant abs­trac­tion des com­mu­nau­tés humaines, notam­ment de la com­mu­nau­té poli­tique, en tant qu’elles sont néces­saires à l’existence même de l’homme, au pro­fit de la seule com­mu­nau­té valable, la com­mu­nau­té reli­gieuse.
Les com­mu­nau­tés chré­tiennes ne se posent pas la ques­tion de cette façon. Elles s’inscrivent dans le pro­vi­soire et les choses humaines ne sont pas d’une nature suf­fi­sam­ment consti­tuée et forte puisque le futur du Royaume est proche, cette parou­sie, qui enlève toute légi­ti­mi­té aux choses humaines. Dans le temps court qui reste, les cha­rismes expriment à eux seuls la forme et la légi­ti­mi­té du pou­voir, dans l’Eglise elle-même.
En allant au bout du rai­son­ne­ment et en syn­thé­ti­sant, on rem­place la com­mu­nau­té poli­tique par la com­mu­nau­té des saints.
Pen­dant long­temps, les chré­tiens mani­festent un cer­tain exclu­si­visme envers les non-chré­tiens, avec les­quels le petit noyau des chré­tiens, les saints, n’a pas à com­po­ser. Cette vision des choses s’insère d’ailleurs davan­tage dans un héri­tage juif que dans un héri­tage grec, que l’on peut être por­té à rendre trop pré­gnant à cette période. Phi­lo­so­phi­que­ment, les trois pre­miers siècles consti­tue­raient la période la moins grecque de ce point de vue. Mes recherches m’ont ain­si conduit à prendre conscience d’une cer­taine filia­tion juive, en par­ti­cu­lier dans l’héritage apo­ca­lyp­tique, mais aus­si dans l’idée d’un genre chré­tien spé­ci­fique,  consi­dé­ré comme le troi­sième genre. Les grandes construc­tions aris­to­té­li­ciennes dont nous vivons aujourd’hui ne me semblent pas s’appliquer ici par­fai­te­ment et je n’y accorde pas une grande impor­tance dans mon ouvrage, tant dans l’étude de la période que dans mes pro­jec­tions dans le contem­po­rain.

Le moment constan­ti­nien, que vous évo­quez à la fin de votre ouvrage, est sou­vent pré­sen­té comme une paren­thèse, ouverte par Constan­tin et refer­mée à la Révo­lu­tion fran­çaise. Nous serions ain­si aujourd’hui dans une période simi­laire à celle des trois pre­miers siècles, mar­quée par l’hostilité a prio­ri de la poli­tique à l’égard du chris­tia­nisme. La prise en compte de la fonc­tion spé­ci­fique du poli­tique, au sens ulté­rieu­re­ment rap­pe­lé par saint Tho­mas d’Aquin par exemple, n’est-elle pas pour­tant appa­rue à cette période ?
J’ai conçu cette fin comme un débor­de­ment des eaux qui allait se tra­duire par un fleuve majes­tueux dans la suite de l’histoire. Après mûre réflexion, il m’a sem­blé néces­saire de l’inclure dans le cadre d’un pro­lon­ge­ment allant jusqu’à une réflexion contem­po­raine, mais j’ai sou­hai­té en limi­ter la por­tée. Deux élé­ments m’ont paru inté­res­sants. En pre­mier lieu, ce que l’on a appe­lé la conver­sion de Constan­tin com­porte une part d’inexplicable. Aujourd’hui, nous savons que Constan­tin, qu’il se soit conver­ti ou non, a consi­dé­ré que face à la déli­ques­cence des autres reli­gions tra­di­tion­nelles qui sou­te­naient la légi­ti­mi­té du régime impé­rial, seul le chris­tia­nisme per­met­tait au pou­voir romain de sur­vivre. Mais ce n’est pas le point le plus impor­tant.
En second lieu, on assiste à la construc­tion d’un pou­voir et d’une légi­ti­mi­té d’un type tota­le­ment dif­fé­rent de leurs équi­va­lents dans le pas­sé. La construc­tion romaine du pou­voir au cours des siècles a abou­ti à une réa­li­té forte, avec la majes­té impé­riale pro­té­gée par des lois, la concep­tion de l’empereur ins­ti­tué maître abso­lu, deve­nu une sorte de dieu, ce qui expli­quait l’animosité des chré­tiens à son égard. Il s’agissait d’une puis­sante machine idéo­lo­gique, dirions-nous aujourd’hui. Avec le chris­tia­nisme, cet uni­vers est aban­don­né. A mon sens, nous avons trop insis­té sur le fait que le chris­tia­nisme aurait appor­té une nou­velle légi­ti­mi­té à l’antique puis­sance impé­riale, en lui assu­rant une conti­nui­té, par le tru­che­ment d’une sub­sti­tu­tion de reli­gions. Car ce qui est essen­tiel, c’est que le conte­nu a radi­ca­le­ment chan­gé. L’empereur n’est plus un empe­reur, il n’est plus cette sorte de demi-dieu, qua­si deus, divi­ni­sé après sa mort, mais qui ne ren­dait de comptes à per­sonne. Doré­na­vant, il doit tout. Les royau­tés ulté­rieures pro­lon­ge­ront cette idée avec la concep­tion minis­té­rielle de l’autorité, le roi comme vicaire, etc. Le chan­ge­ment essen­tiel réside dans la trans­for­ma­tion du monarque en un comp­table des choses humaines devant Dieu. Cette nou­veau­té appa­raît par­fois comme une sur­lé­gi­ti­ma­tion du pou­voir, le sou­ve­rain était le vicaire de Dieu, char­gé d’agir à sa place sur la terre, mais cette per­cep­tion me semble consti­tuer un débor­de­ment, une dérive. Le monarque est avant tout comp­table du salut de ses sujets. Il en est res­pon­sable et sera jugé là-des­sus. Dans le droit pénal, c’est une don­née très impor­tante que la misé­ri­corde, la grâce royale. De manière élar­gie, le poli­tique, les magis­tra­tures, les juges seront jugés. Cette nou­veau­té radi­cale n’a pas été suf­fi­sam­ment prise en compte. Je revien­drai d’ailleurs sur ce point dans un pro­chain ouvrage sur l’histoire de la jus­tice.

S’agissant des méthodes employées par les pre­miers chré­tiens, vous évo­quez la reli­gion chré­tienne comme ins­tance cri­tique du pou­voir, idée lar­ge­ment déve­lop­pée aujourd’hui, non sans ambi­guï­té. Dans les trois pre­miers siècles, les chré­tiens se trouvent face à un pou­voir fon­da­men­ta­le­ment hos­tile, dont ils ne contestent pour­tant pas la légi­ti­mi­té.
Il convient de bien mesu­rer la nature de cette hos­ti­li­té, qui repose de manière cen­trale sur la pré­ten­tion du pou­voir romain à l’éternité. La Rome éter­nelle consti­tue un modèle d’une durée par­ti­cu­liè­re­ment longue, dans lequel le pou­voir poli­tique œuvrait pour s’installer dans un conti­nuum sans fin, pré­ten­dant avec beau­coup d’orgueil construire l’organisation poli­tique la plus ache­vée qui soit. Cette pré­ten­tion se heurte à la concep­tion des chré­tiens, et sur un plan uni­ver­sel qui nous inter­pelle aujourd’hui et devrait nous éclai­rer.
Un juge­ment d’incompatibilité radi­cale entre le poli­tique et le chris­tia­nisme est donc por­té. Mais ce juge­ment équi­vaut en réa­li­té à un non-juge­ment sur la légi­ti­mi­té du poli­tique puisque les chré­tiens ne rai­sonnent pas dans ces termes. Les chré­tiens ne se posent pas la ques­tion car ils sont ailleurs, se situent sur un autre plan.
Ils ne se posent la ques­tion qu’au moment des per­sé­cu­tions, se deman­dant si les magis­trats sont légi­times pour faire ce qu’ils font.

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