Revue de réflexion politique et religieuse.

Espagne : impacts poli­tiques du Concile

Article publié le 4 Avr 2009 | imprimer imprimer  | Version PDF | Partager :  Partager sur Facebook Partager sur Linkedin Partager sur Google+

Paul VI a donc pu se glo­ri­fier d’avoir ren­ver­sé le régime de Fran­co, comme il avait pré­cé­dem­ment contri­bué au désar­me­ment moral d’Oliveira Sala­zar, tant au Por­tu­gal que dans la guerre colo­niale qu’il menait en Afrique.

Le car­di­nal Rou­co Vare­la, arche­vêque de Madrid, rela­teur du tout der­nier synode des évêques euro­péens, n’est-il pas repré­sen­ta­tif d’une sen­si­bi­li­té nou­velle de l’épiscopat espa­gnol qui vou­drait une pré­sence plus offen­sive de l’Eglise dans la démo­cra­tie ? Quelles sont les chances de cette ten­ta­tive ?
A l’époque de la tran­si­tion poli­tique (Dada­glio-Tarancón), les milieux ecclé­sias­tiques domi­nants (pro­gres­sistes) ont esti­mé qu’il serait pré­fé­rable qu’aucun par­ti ne se qua­li­fie de chré­tien pour ne pas entra­ver la libre déci­sion poli­tique. On espé­rait sans doute que le par­ti le plus conser­va­teur (suc­ces­si­ve­ment : l’UDC, l’Alianza, le Par­ti­do Popu­lar) ferait du catho­li­cisme un élé­ment de son pro­gramme, au moins pour pou­voir comp­ter sur le vote catho­lique. Il n’en a pas été ain­si au point qu’aucun par­ti ne fait aujourd’hui men­tion d’une quel­conque ins­pi­ra­tion reli­gieuse.
C’est sans doute pour remé­dier, autant que pos­sible, à une situa­tion aus­si péna­li­sante qu’on a convo­qué un congrès sous les aus­pices de l’Université San Pablo-CEU (issue de l’ancienne Démo­cra­tie chré­tienne fon­dée par Her­re­ra Oria), patron­né par le nonce apos­to­lique (selon ce qu’on annon­çait, mais qui n’est pas venu, parce qu’il aurait été malade) et pré­si­dé par le car­di­nal Rou­co Vare­la, arche­vêque de Madrid, pré­sident de la Confé­rence épis­co­pale, sous le titre « Catho­liques et vie publique ». Dans ce congrès sont inter­ve­nus entre autres ora­teurs, des poli­ti­ciens qui ont mal­gré tout favo­ri­sé, par action ou par omis­sion, les lois sur le divorce, sur la dépé­na­li­sa­tion de l’avortement et de la por­no­gra­phie, sur l’homosexualité publique, etc. A pre­mière vue, il ne s’agit pas de créer un par­ti catho­lique mais de pas­ser une couche de ver­nis reli­gieux sur le par­ti conser­va­teur actuel­le­ment au pou­voir. Le congrès s’est d’ailleurs ache­vé sans que soient adop­tées des conclu­sions ou une décla­ra­tion finale.
(Pro­pos recueillis par Claude Barthe)

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